Perfect – French Connection

Irievibrations Records / Groove Attack
World Music
Gros coup de cœur de la rédaction de Paris-Move pour le troisième album de celui qui a connu le succès avec ‘Handcart Bwoy’, en 2006, et dont résonnent encore les premiers mots du refrain: ‘She get whole heap a love a joy from the hand cart bwoy…’
 
Produit par Sherkhan (Tiger records) et Chalice Palace Music en collaboration avec le label autrichien IrieVibrations, l’album propose plus de 60 minutes d’excellent riddim, dont une sublime version du mythique titre signé Bill Withers, en 1971, ‘Ain’t No Sunshine’. Une chanson qui fut reprise tellement de fois (plus de 110 fois, selon les calculs effectués dans ma CDthèque) que l’on a même du mal à faire la différence entre reprises imbuvables ou ternes pour remplir une galette et les adaptations limite-limite qui sont plus proche de l’infidélité que du respect de la version originale. Quelques artistes, toutefois, sauront interpréter cette chanson à leur sauce, avec cette finesse et ce talent qui est propre aux grands noms: Buddy Guy et BB King côté bluesmen, Jeff Beck et The Police côté rock, sans oublier la superbe version du rastaman Ziggy Marley.
Sans hésiter une seconde, celle de Perfect est à classer dans cette seconde catégorie, celle des reprises réussies, belles à être sublimes. Rien que ce titre, pour cette chanson culte qu’est ‘Ain’t No Sunshine’, vous n’aurez pas le droit de passer à côté de cet album de Perfect, ‘French Connection’, surtout que le lascar vous fait un sacré clin d’œil, à vous, les frenchies, avec ce titre évocateur.
 
L’ex-DJ pour Trendsetter Sound a considérablement mûri son style, creusant le sillon reggae dans lequel coule le sang de l’âme de la Jamaïque. Le sien part de sa ville natale, Greg Rose, a traversé les collines de Bamboo, dans la paroisse de St Ann, avant de faire le tour de la Jamaïque et de la terre. Comme il le chante lui-même, il est ‘Son of Jamaica’ et le clame haut et fort.
Artiste surdoué et éclectique, il mêle parfaitement les rythmes reggae et hip hop, dancehall et electro, passant du chant à l’incantation, du cri de révolte aux plus tendres des mots d’amour. Révolté, l’homme l’est, et le chanteur le traduit à sa manière dans ‘Rebel in me’, sur fond de guitare acoustique. Mélange musical étonnant qui vous remue les tripes. Tout comme ce rythme reggae puissant et discret à la fois qui glisse de vos enceintes vers vos neurones: sublime ‘Mi nah cut my Dread’, sur lequel on retrouve Lutan Fyah au chant pour accompagner Perfect. Un titre qui pourra tourner en boucle, et indéfiniment, dans tous les lounge bars de la terre, rasta ou pas, tant le rythme et le mixage de ce titre est à l’image du nom du loustic qui nous propose cet album, perfect.
 
Un album qu’il fera bon de ranger pas loin, même très près des meilleurs de Bob Marley.
 
Frankie Bluesy Pfeiffer
Perfect