Paul Personne – A l’Ouest – Face A

XIII Bis Records
Blues

Reconnu par ses pairs comme par le public comme l’un des meilleurs bluesmen français, voilà Paul Personne qui nous revient avec plus d’une originalité dans sa besace. L’homme à la Gibson a tout d’abord regroupé autour de lui de jeunes musiciens au look on ne peut plus rétro mais au talent indiscutable, les enfermant ensuite avec lui dans un studio pour y enregistrer dans les conditions d’un Live quelques titres pour en faire la face A d’un virtuel LP, mais réel CD. Envie de retrouver le son et les conditions d’un album qui fut un des sommets de la carrière de Paulo, ‘Comme à la maison’, et qui fut ni plus ni moins que la commercialisation par son label de l’époque de la maquette que ce même Paulo avait envoyée à sa maison de disques…? Quelle que soit la motivation, avouée ou non avouée, qui motiva Paul et ses musiciens à enregistrer ainsi en Live tous les titres qui formeront les deux faces de ce LP virtuel (Face A puis Face B, sur un second CD), il faut bien reconnaitre que l’on retrouve ici la force, la beauté, la spontanéité de bien des LP de référence. On pense à Neil Young, bien sûr, dont Paul reprend souvent en concert un ou plusieurs titres, et dont la ligne de vie colle également à celle de notre bluesman national. L’essence sans doute des grands, très grands artistes dont les chansons resteront gravées pour l’éternité dans le marbre de la zik, toutes tendances confondues.
A l’instar du Loner, Paul Personne nous épate tout au long de cette splendide Face A. Les chansons semblant même sublimer les deux instrumentaux glissés sur cette première galette. Deux instrumentaux dont un émouvant Blues for Calvin dédié au putain de Texan parti bien trop tôt et que le Paulo avait eu le plaisir d’accompagner, lors d’un superbe concert au Trabendo notamment. La guitare pleure toutes les larmes que le musicien a sans doute retenues plus d’une fois en repensant à son pote disparu, justifiant l’absence de paroles, superflues, comme c’est souvent le cas lorsque l’émotion vous serre la gorge. Et le cœur. Un cœur que Paul vous offre sur un plateau, ou plutôt sur une première face, déjà, la Face A, celle qui appartient désormais à tous, à personne.

Frankie Bluesy Pfeiffer
Paris-Move, Blues Matters (UK), Blues Magazine (Fr),…

 

Avec des riffs de guitare toujours aussi rageurs, le Paul Personne Nouveau est arrivé, presque six mois avant le Beaujolais du même qualificatif. La différence notable étant que le premier nommé n’est pas une petite piquette au seul intérêt mercantile de plus en plus douteux, mais un ouvrage discographique de très grande qualité! Et tout comme les excellents crûs, le guitariste-chanteur-compositeur se bonifie en prenant de la bouteille. Non seulement il se renouvelle, mais il le fait tout en effleurant délicatement la touche ‘come back’ de son imaginaire! L’orchestre avec qui il joue dorénavant, A l’Ouest, figure en pleine pochette sur la jaquette du nouvel album. Les cheveux dépassent largement le col des chemises à carreaux des jeunes musiciens au look très années ‘60. De ces liquettes que l’on portait à l’époque, ressemblant à nos musiciens préférés, Neil Young ou Rory Gallagher.
Nous avions eu l’occasion de les écouter sur scène en mars 2010, ces zicos de A l’Ouest. C’était à Bobino et ils assuraient la première partie du concert de Johnny Winter. Pour mémoire, ces zicos de A l’Ouest sont Brice Allanic à la batterie et aux percussions, Nicolas Bellanger à la basse et son frangin, Anthony, aux guitares.
Cette cure de rajeunissement opérée par notre Paulo national au niveau de ses musiciens se manifeste également au niveau des neuf morceaux de cette ‘Face A’ d’un album façon LP qui se décline en deux CD, la face B étant sortie courant septembre, nous permettant de pouvoir écouter ‘l’album entier’, suite et fin.
Le disque a été enregistré dans les mêmes conditions qu’un Live, dans un studio de Normandie fréquemment visité par des formations rock françaises. Sur cette Face A, le Paulo nous propose neuf chansons écrites et composés par lui, dont deux instrumentaux parmi lesquels un vibrant hommage à un ami récemment disparu et intitulé ‘To A Friend, Blues For Calvin’.
A écouter au plus vite, et en boucle, histoire de se faire patienter en prenant son pied avant de s’envoyer la Face B…!

Dominique Boulay
Paris-Move, Blues Magazine (Fr)