Blues |
Deux raisons de parler de ce disque: la première est qu’il est autoproduit par l’auteur et qu’il mérite donc un réel soutien. Il y a d’ailleurs pas mal d’artistes de blues à faire comme lui. Consultez le site www.autoprodmusic.com et vous y retrouverez Phil Bonin, Jean Sangally, Boney Fields, Gang, Mauro Serri et j’en passe… Un site donc à placer dans vos favoris et à consulter très régulièrement, car tous ces artistes méritent votre soutien.
Et la deuxième raison, me direz-vous ?
La deuxième, c’est que cet opus recèle quelques pépites que tout ‘auditeur éclairé’ se doit d’avoir écoutées au moins une fois. Les textes sont dans la langue de Molière et fort bien accompagnés par de très grands musiciens français, si ce n’est quelques uns des meilleurs de la scène blues française. Excusez du peu, mais vous avez déjà Larry Crockett à la batterie. Celui qui est, entre autre, le batteur d’Eric Bibb. Ensuite, vous avez Greg Szlapczinski à l’harmonica, et je cesse là une énumération qui risquerait d’être trop fastidieuse, mais croyez-moi sur parole, vous avez, réunis ici, des musiciens exceptionnels, tous là pour accompagner l’un des virtuoses de la ‘steel guitar’. Ils sont peu nombreux à jouer à ce niveau et la comparaison avec Ry Cooder serait presque trop aisée, mais je la fait tout de même, histoire de bien vous montrer la classe de ce Pat Boudot Lamot.
Mais comme un clin d’œil au titre de cet album, ‘Science inexacte’, l’artiste vous propose au travers des quatorze plages qu’il n’est pas qu’un maître de la steel guitar, qu’il sait aussi être différent. Une preuve supplémentaire qu’il se passe aussi de très bonnes choses dans le blues de l’hexagone.
Dominique Boulay
Est-ce le fait d’être né au Vietnam puis d’avoir vécu en France qui a donné à Pat Boudot Lamot cette étincelle de génie qui en fait l’un des maîtres de la guitare, slide et autres confondues?
Les faits sont là, avec douze titres superbes (dont dix compos!) desquels ressort une sensibilité à fleur de peau qui définit un univers à chaque chanson. ‘Paris Lumière’ vous dépeint Paris comme Jacques Dutronc le fit à sa manière, à cinq heures du mat, il y a…pas mal de temps, déjà.
Les guitares de maître Boudot Lamot donnent à chaque titre leur propre ‘lumière’, leur propre atmosphère. Les invités, dont certains aux noms reconnus et prestigieux (mais est-ce bien nécessaire de vous donner tous ces noms?) y apportent leur touche, leur coup de patte, comme Greag Szlap à l’harmonica ou Pascal Simoni aux claviers.
On est ici dans un monde où l’intimité jouxte la confidence, où le plaisir de l’écoute se fait sensuel, où le blues retrouve ses racines, de cœur et d’esprit. Avec cette sensation de minimalisme et de raffinement qui fait d’une chanson simple en apparence un grand titre, un grand moment. Pas de démonstration de technique guitaristique qui tire en longueur, non plus. C’est distribué à petites doses, comme s’il fallait que la musique soit aussi courte que le chagrin d’amour.
Les accompagnements sont tout en retenue, vaporeux et cotonneux lorsqu’il le faut, ou plus affirmés, lorsque le swing le réclame. Comme savait le faire un autre maître incontesté du rythme et du verbe, Serge Gainsbourg, auquel Pat Boudot Lamot rend hommage en interprétant un de ses titres, ‘La Ballade de Vidocq’. Une reprise qui en dit long sur la manière dont le maître des six cordes peut s’approprier des titres qui semblent presque avoir été écrits pour lui.
Serge aurait apprécié, tout comme Paris, j’en suis sûr, apprécie son ‘Paris Lumière’. J’ai d’ailleurs pu le constater, hier, à cinq heures du mat, en faisant écouter ce ‘Paris Lumière’ aux balayeurs de la chanson de Dutronc. Et je pense que Freddie King, de là où il est, doit sourire avec plaisir à cette version livrée en picking de son ‘Hide-Away’.
Comme je vous le disais, et j’en profite pour vous le redire, les faits sont là, avec douze titres superbes (dont dix compos!) desquels ressort une sensibilité à fleur de peau qui définit un univers à chaque chanson.
Qu’il est bon que la musique soit une ‘science inexacte’. Dommage, oui, dommage qu’il n’y ait pas de Prix Nobel de la chanson française.
Frankie Bluesy Pfeiffer
Album à commander sur: http://www.autoprodmusic.com
Pat Boudot Lamot