Palace Inopia – Arms Wide Open

TEZLA Prod.
Rock

Créé il y a moins d’une demi-décennie, en 2006, ce groupe de rock alternatif/indé nous ouvre, grands, les bras, avec ce second opus qui fait suite à ‘Les chances qu’on se laisse’, sorti en 2009 (*). Avec ‘Arms Wide Open’, vous remarquez d’entrée, avec le titre de l’album, que le groupe a écrit tous ses textes en anglais, délaissant la langue de Voltaire et Noir Désir pour celle de Shakespeare et des Sex Pistols.
L’album, par contre, est resté fidèle à la ligne de conduite que s’est tracé le combo dès 2006: faire partager un univers issu du rock alternatif en alliant une rythmique énergique et intense à des mélodies sensibles et puissantes. Un mix volcanique qui laisse dégouliner la lave incandescente des guitares de vos enceintes tandis que cymbales et voix jaillissent des baffles telles de somptueuses éruptions sans apparente maîtrise possible.
La chaleur dégagée par les dix titres est digne de la forge de Vulcain, même dans les tempos les plus lents. Quelques bons degrés au-dessus du premier opus, comme s’il avait fallu laisser la place à ces ‘chances qu’on se laisse’ pour mieux ouvrir les bras vers cette musique qui n’attendait qu’à être embrassée, enlacée. Union charnelle sans retenue qui éclate au grand jour dans ‘Crosses On The Eyes’ sur lequel guitare et voix se frottent et s’exposent avant de fusionner ardemment… et de s’enlacer à nouveau tendrement sur ‘Corvus’, comme s’il fallait s’accorder un nouveau répit avant que l’étreinte torride ne les reprenne.
A l’instar du titre du morceau, ‘Black Sounds & Silent Lights’ vous entraînera dans un univers où sons et lumières sont noirs et silencieux, silencieusement noirs, noircis de silence. Sur fond de rythmique bien sombre, voix et guitare bien noires flottent à une profondeur où la lumière la plus silencieuse ne peut plus les atteindre, jusqu’à jaillir, brusquement, en fin de morceau, avec cette puissance de l’orgasme non retenu. Instantané et bref, mais d’une luminosité telle que l’on en redemande, sur ‘Happiness’, yes.

Pour que la jouissance ne cesse, sortez et courrez sous la pluie d’étoiles incandescentes de ‘Cold Rain’, avec cette rythmique perforante qui vous ouvre la voie tandis que chant et guitares font gicler sur votre tête, vos épaules, vos mains, vos yeux, votre cœur, des milliers de perles de cette pluie froide annoncée. Un titre majeur de cet opus qui ouvre les bras vers un futur prometteur, même si le dernier titre de l’album, ‘Nothing To Hope’ semble vous annoncer le contraire.
Mais la clef de tout cela vous est fournie dans le titre précédent, ‘Chaos Youth’. Pour être sûr que l’on replonge avec Palace Inopia dans ‘Happiness’, les bras grands ouverts.

Frankie Rocky Pfeiffer
Paris-Move

(*) Enregistré entre fin 2007 et 2008 après la première tournée du groupe, l'album ‘Les chances qu'on se laisse’ fut finalisé et bouclé après le changement de line up effectué en 2008, avec déjà, en parallèle, la création du second opus, enregistré avec Arnaud Massé et Baptiste B. puis mixé par Simon Pliskine.

A consulter:
www.myspace.com/palaceinopia
www.palaceinopia.com

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