PABLO MOSES & THE HANDCART – Live

Baco Records
Reggae
PABLO MOSES & THE HANDCART - Live

De son vrai nom Pablito Henry, Pablo Moses naquit en1948, et grandit à Kingston dans le bourg de Vineyard Town. Enregistré au Black Ark studio de Lee Perry, son premier LP, “Revolutionary Dream” (1975) fut produit par le non moins légendaire Geoffrey Chung, et incluait le provocateur “I Man A Grasshopper”. Pablo résolut alors de s’inscrire auprès de la prestigieuse Jamaican School Of Music, avant de livrer ses deux albums suivants, “A Song” (1980) et “Pave The Way” (1981), produits par Chung et Clive Hunt, tandem auquel il resta fidèle jusque dans les années 90. Après une éclipse d’une bonne décennie, Pablo nous revint en 2010 avec le judicieusement intitulé “The Rebirth”. Sa discographie n’en demeure pas moins plus sporadique depuis, hormis le superbe “The Itinuation” de 2017 (produit par Harrison Stafford, leader de Groundation, et chroniqué ICI). C’est avec le support de l’excellente formation marseillaise The Handcart qu’il en effectua la tournée promotionnelle, dont est tiré le présent album. Dès sa majestueuse introduction instrumentale (que relaie le manifeste “Music Is My Desire”), on mesure à quel point d’intimité les rasta-frenchies ont assimilé l’essence jamaïcaine vernaculaire. Si le timbre de Pablo a gagné en raucité ce qu’il a quelque peu perdu de vélocité, le double tranchant des guitares et claviers (dont un synthé assurant tour à tour les parties de cuivres et de melodica), associée au skank irrépressible d’une rythmique que l’on jurerait rodée sur les contreforts de Trenchtown, permet à cette captation de dépasser allègrement le relatif handicap du différé. Le charme opère graduellement, au fil de “Give I Fi I Name”, ainsi que de ce “Dubbing Is A Must” nappé à la sauce raggamuffin, pour culminer avec un “Ready, Aim, Fire” d‘anthologie (et de 9 minutes). Les trois extraits de son alors tout frais “The Itinuation” s’intègrent sans à-coup (si l’on peut parler ainsi de ce chaloupé si caractéristique) dans une set-list ponctuée de classiques tels que “Revolutionary Dream”, “A Song”, “Pave The Way”, “I Am A Rastaman”, “Mama Yeah”, “More Than You Can Chew” ou encore l’irrésistible ska “Born To Be Bad”, rappelant Toots & The Maytals. Cette nouvelle livraison coïncide en outre avec la réédition par Baco de trois de ses classiques originaux: “Revolutionary Dream”, “A Song” (1980) et “Pave The Way” (1981), aux formats vinyle et CD. À près de 70 ans et avec (presque) toutes ses dents, Pablo Moses témoignait parmi ses froggies d’une insolente santé, dont il nous transmet à présent le copieux partage.

Patrick DALLONGEVILLE
Paris-MoveBlues Magazine, Illico & BluesBoarder

PARIS-MOVE, December 17th 2022

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