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Né en Israël, Oz Noy fut ce que l’on appelle un jeune prodige de la guitare. Le garçon commença sa carrière professionnelle à 13 ans, jouant aussi bien du blues que du jazz, de la pop comme du rock. Et c’est tout ce bagage, cette expérience acquise pendant sa jeunesse qui influa et marqua le jeu de celui qui est désormais devenu l’un des tous meilleurs virtuoses de la six cordes.
Techniquement, le mec n’a rien à apprendre de qui que ce soit et tel un caméléon, il sait moduler son style en fonction de celui de ses invités. Tout en gardant sa couleur musicale et tout en respectant totalement celle de ses ‘guests’, comme ici Steve Lukather, le guitariste de Toto, avec lequel il partage les solos sur deux titres, ‘Heart Beats’, et le titre qui donne son nom à l’opus, ‘Schizophrenic’.
Autres invités de marque sur cet album qui sent la poudre, 3 batteurs, rien que ça, dont Dave Weckl, qui a frappé les fûts pour Chick Corea et Robert Plant, Keith Carlock, qui lui, cogna les toms et gifla les cymbales pour Sting, James Taylor et Steely Dan, et enfin Anton Fig, un monument de la batterie, et qui a joué sur les albums de Frank Black, Blackmore's Night, Joe Bonamassa (notamment sur le fabuleux ‘The Ballad of John Henry’), Joe Cocker, Bob Dylan, Peter Frampton, Kiss, Al Kooper, Gary Moore (sur ‘After Hours’), et tant d’autres encore.
Inutile donc de vous dire que côté batterie on ne donne pas dans la plaisanterie et que c’est du lourd, du très lourd, et que ca cartonne, que ce soit sur ‘Ice Pick’, avec Keith Carlock, sur ‘Heart Beats’, avec Anton Fig et, hé oui, et Keith Carlock.
Côté bassistes, Oz a choisi une paire d’enragés du manche qui constituent l’ossature indispensable à la belle tenue de tous les titres: d’un côté vous avez James Genus (SNL) et de l’autre, Will Lee (Letterman), deux artistes d’une puissance surhumaine qui vous décollent tout ce qui traîne entre les neurones.
Pour les claviers, le guitariste a invité un trio d’enfer, histoire de faire fondre les noires et les blanches dans une orgie de notes plus lumineuses les unes que les autres. Chris Palmaro, Ricky Peterson et Shai Bachar ne font aucune esbroufe et mettent leur indiscutable talent au service des autres, sans vanité déplacée et sans nappes de claviers envahissantes.
L’intérêt de l’opus est sans doute qu’avec autant de personnalités, personne n’a cherché à impressionner les autres, et que le respect a primé. Un respect qui transpire dans ‘Heart Beats’ où Oz Noy et Steve Lukather se partagent les solos de guitare, tandis que Ricky Peterson et Chris Palmer assurent à deux les parties de clavier.
Ecouté d’un trait, ‘Schizophrenic’ est comme une énorme coulée de lave qui emporte tout sur son passage. Un CD qui fait la différence, très nettement.
Frankie Bluesy Pfeiffer
Oz Noy