| Pop |
À ne pas confondre avec le pseudonyme d’artiste de Charles (second fils d’Alain Souchon), Ours est, outre-Atlantique, celui de James Francis Gnecco. En activité depuis une trentaine d’années, ce chanteur, songwriter et multi-instrumentiste du New-Jersey ne propose avec celui-ci que son septième album à ce jour. Évoluant entre une sorte de glam-pop réminiscente du Queen d’il y a un demi-siècle (“Eternally”, “Fallen Flower”) et le U2 de “The Joshua Tree” (“You Are The Light”, “Across The Clouds”, “Get That Feeling”), celui-ci adopte en effet maints accents épiques, au point que sur le plan strictement vocal, Gnecco pourrait en remontrer dans ce registre à Bowie et Bono eux-mêmes au temps de leur splendeur (“My Love”, “Echo”, “Miles Away”, “Shine” ou “Made To Love”, et son solo de guitare façon Mick Ronson). Se démarquant de l’ensemble, la plage titulaire sonne étonnamment comme un rip-off glacé du rhythm pattern du “What’s Going On” de feu Marvin Gaye, et “Fly” comme un out-take de Frankie Goes To Hollywood. Ne disposant d’aucun détail quant à leurs contributions respectives, on ne peut que se perdre en conjectures quant à l’identité des musiciens (compétents) qui accompagnent Jimmy au fil de ces douze plages originales. Toujours est-il que, tant sur le plan de leurs arrangements que sur celui de leur production, c’est indéniablement de la belle ouvrage, et qu’avec ses synthés vaporeux et son écho artificiel en magnifiant le chant, tout ceci aurait probablement pu cartonner sur les ondes au crépuscule des eighties. Plus antidaté que réellement anachronique, voici un disque qui séduira de nos jours autant les amateurs de classic-pop que les nostalgiques de Steve Harley, Simple Minds et autres Jobriath. Ce qui, tout bien considéré, représente sans doute une niche à peine moins conséquente que celle des fans des Meteors ou des Headcoatees…
Patrick DALLONGEVILLE
Paris-Move, Illico & BluesBoarder, Blues & Co
PARIS-MOVE, December 18th 2024
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