Jazz |
Etonnant opus que ce ‘Crocodile’ dont le titre aurait pu laisser supposer un album au calme apparent mais pouvant bondir sur vous à tout moment, un album aux dents puissantes pouvant vous blesser ou vous marquer à vie, mais… car pour ma part il y a un mais, il manque à ce ‘Crocodile’ là un quelque chose d’agressivité, de punch, de luminosité. J’aurais aimé être bousculé, étonné, épaté, mais sur les 9 titres alignés, seule une reprise de ‘The Beat Goes On’ (Sonny Bono) m’a scotché à mon fauteuil. Là, oui, je dois avouer que je fus épaté et qu’Oscar Marchioni & Co m’ont mis sur le cul. Par contre, je n’ai rien trouvé de novateur ou de transcendant à cette adaptation de ‘The Word’ de Lennon & Mac Cartney, ou à cette ‘Una Noche Con Francis’ de Herbie Hancock, alors même que Francesco Bearzatti est excellent au saxo tenor et que Paolo Mappa aux fûts est bien présent sans être ni trop lourd ni trop en retrait.
Ayant suivi l’idée du titre du cinquième morceau, ‘Aller-Retour’, je laisse filer la galette une seconde fois sur la platine, espérant le déclic, le truc qui fera tilt, mais ce sera encore une fois ce ‘The Beat Goes On’ qui me fera l’effet d’un torrent de lave ‘d’un volcan que l’on croyait éteint’ (J. Brel). C’est en fait cette image chantée par Brel qui me revient en écoutant ce ‘Crocodile’: un volcan qui a en lui une puissance énorme mais qui semble éteint. Jusqu’à quand, Oscar ? Faites que le prochain opus fasse jaillir de ce volcan le torrent de lave espéré, attendu…!
Frankie Bluesy Pfeiffer
Oscar Marchioni