Death metal

Célébration exaltée de la technique et du brutal, ce septième opus d’ Origin (Topeka, KS) débute par un dispositif de dissuasion non létale: “Infinitesimal To The Infinite”, clippé par une séance de dépeçage sadique d’alien. Jason Keyser, passablement inspiré pour les titres (“Mithridatic” pour le roi du Pont ennemi de la Rome antique, “Dajjal” pour l’antéchrist de l’Islam), campe ce personnage torve qui confère toute son anti-musicalité à sa langue maternelle. Dans l’économie de mouvement pour jouer plus vite que leur ombre, Paul Ryan, guitariste versé dans l’alterné strict et le sweeping, plus John Longstreth, ambassadeur de la technique de liaison au sol “talon-pointe” pour blaster à la double pédale, engendrent leur propre poison: l’absence de groove. Mais le divorce entre la virtuosité et la mélodie n’est pas encore consommé: “Unequivocal”, introduit façon bulldozer, laisse filtrer une progression d’accords qui n’est pas sans évoquer le “Despacito” de Luis Fonci! Le reprise finale de Brujeria, toujours en activité/ activisme dans la pseudo-révolution, trouve sa caution espagnole avec l’invitée Jessica Pimentel, en congé de la série Orange Is The New Black et de son groupe Alekhin’s Gun… Sur “Revolución” (1995), le groupe mexicano-américain hasardait un raisonnement de bon sens: “comunismo, satanismo, es lo mismo”. Quant à Origin, il devient “rôle modèle”, renvoyant dos à dos les Gorguts, Skinless, et autres rejetons surfaits de la scène techno-death metal des nineties.

Jean-Christophe Baugé
BLUES MAGAZINE/ JAZZ NEWS/ LEGACY (DE)/ METAL OBS’/ CLASSIC OBS’/ PARIS-MOVE/ ROCK & FOLK

PARIS-MOVE, June 1st 2021

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Infinitesimal To The Infinite (Official Music Video):

Accident And Error (Official Playthrough):

Truthslayer (Official Drum Playthrough):