| Jazz |
Le temps passe, entre la France et les USA: un message de Thomas Julienne, nous discutons, et il me parle de ce collectif de musiciens qu’il dirige. De quoi mettre mes sens en éveils, et quelques jours plus tard l’album arrive à la rédaction. Bien que surchargée d’albums, ces derniers temps, la jolie fleur qui chante sur la pochette de l’opus semble me dire “Allez, mon garçon, encore un effort…”. Bien que mes oreilles se soient repues toute la journée de magnifiques musiques reçues la veille, je marque une pause puis glisse le CD dans le lecteur…
J’avais bien entendu pris le temps de fouiller sur le web et j’étais tombé sur le descriptif de ce Big Band: “Orchid Big Band est le chaînon manquant entre Thad Jones et Stravinsky. Sous la direction de Thomas Julienne, ce jeune groupe réunit 18 musiciens passionnés par le jeu en groupe et la musique originale. S’inspirant des sources des grands orchestres de jazz de l’ère glorieuse ainsi que de la musique d’art européenne et des musiques du monde, le groupe, formé par le collectif Déluge, joue avec les normes et les esthétiques pour offrir une interprétation décomplexée du grand ensemble de jazz.”
Nous voici donc prévenus. Connaissant le travail de Thomas Julienne, je m’attendais exactement à cette musique, cette œuvre délicieusement servie par des musiciens inspirés. On y retrouve tout ce qui est dans le descriptif du groupe, sans compter les émotions phoniques ennivrés par la beauté des interprétations et des arrangements, avec cette pointe de poésie dont seuls les européens ont le secret.
Eclosion: le mot est faible, ou alors le bébé a grandit bien vite… Ce big Band jazzifiant côtoie la forme symphonique, l’écriture qui met en valeur chaque instrument, sans être redondante, un coup de maitre, et bravo l’artiste! Bravo, “les” artistes, car me gavant à la sauce big band ces dernières semaines, s’il n’y avait pas eu cette belle originalité, je serai sans doute passe à côté de cet album, alors rendons hommage à ce petit monde :
Saxophones : Olga Amelchenko, Nora Kamm, Maxime Berton, Jeanne Michard, Julien Dubois
Trombones : Rozann Bézier, Sébastien Iep Arruti, Gabrielle Rachel, Sébastien Llado (Sebastien Llado que nous adorons, à la rédaction, et dont nous aimerions bien qu’il produise un nouvel album…, et sublime ici encore, avec un son parfaitement reconnaissable!)
Trumpets : Gabriel Levasseur, Olivier Gay, Laure Fréjacques, Julie Varlet
Flute : Amina Mezaache
Guitar : Mathilda Haynes
Piano : Clément Simon
Double bass : Nolwenn Leizour
Drums : Gaétan Diaz
Direction : Thomas Julienne
Reste que ce joli nectar a été enregistré en Touraine, une région que je connais bien et qui regorge de bons crus qui semblent avoir parfaitement profité à ce Big Band. Cet album recèle de belles surprises, des moments magiques, une création comme on aimerait en recevoir plus souvent, et où l’intelligence des compositions et des arrangements sont la règle du premier au dernier titre.
Thierry De Clemensat
Correspondent in USA
Bayou Blue News – Bayou Blue Radio – Paris-Move
PARIS-MOVE, June 8th 2023
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