Rock |
‘Hou la la… !’, se dit-on d’entrée, et sans jeux de maux, dès que la galette est lancée. Ca arrache, super bien même, ça décoiffe et ça vous décolle la pulpe du fond. Tout ce que vous aviez sous le coude, sous le pied et entre les gencives de bon vieux rock’n’roll renaît, revit depuis quelques temps, remis en pleine lumière par ce foutu label pas si français que ça qu’est Bad Reputation (mais bon, l’est pas l’seul non plus, heureusement pour le rock !).
Après Jaded Sun vacciné au Led Zep, Free et Aerosmith, on ne peut que constater que ce vaccin fait de l’effet, et du bon, parce qu’avec Ooh La La vous avez un combo de plus qui vous propulse la zik de ce début du 21ème siècle au panthéon du rock. Pas le simili-rock façon skaï simili-cuir, non, mais le vrai de vrai, le pur et dur, le plus perforant, le plus saignant.
Ici aussi le front man est d’enfer et vous la joue ‘fils spirituel’ de Robert Plant. Ecoutez le lascar sur ‘Yeah People’, ‘Tonight Only’ et ‘I am who I am’ (‘je suis qui je suis’, mais j’en doute, punaise…!): oreilles et neurones en jouissent de plaisir car Simon Meli a indiscutablement ‘le’ gène du Robert Plant des plus belles années du grand Led Zeppelin.
Of course, comme disent mes potes british, que le gratteux de service est monstrueux, et que lorsqu’il vous plaque un solo vous en prenez plein la tronche. Cela vous fouette le visage comme le vent chaud du désert tandis que vous regardez, les yeux éblouis, les portes de la ville au loin, comme un mirage. Ecoutez-le dans ‘Free at last’, ‘Loving hand’ et ‘I am who I am’: c’est de l’énergie pure, sans impureté, lumineuse. Vous en prendrez bien une dose, non? Alors envoyez-vous son solo dans ‘Get on your knees & pray’, un autre missile rock qui aurait pu être siglé Page-Plant. Hé oui, un titre énorme, et que je vous pose là, histoire de vous faire comprendre que finalement rien ne vaut le bon, le vrai rock.
Et ce qui est magique dans Ooh La La, ce rouleau compresseur qui s’apprête à tout écrabouiller sur son passage, c’est que le combo semble se moquer de tout ce que le music business peut représenter. Son arme absolue, le plaisir de jouer, en fait un nouveau ‘dirigeable’. Allez, on le sait, ‘you are who you are’, et c’est ce qui est le plus important!
Avec Ooh La La y’a de la voix, une voix, de la guitare partout et une rythmique à faire trembler les plus asexuées des enceintes. Un CD à écouter à fond, avant ou après Led Zep, peu importe.
Frankie Bluesy Pfeiffer
Ooh la la