| Americana, Indie Pop |
Nous vous présentions One Adam One voici bientôt 18 mois, à la faveur de leur premier EP cinq titres (chroniqué ICI). Issu du quintette alternative country de Saint-Louis, Nadine (actif moins d’une dizaine d’années, de 1996 à 2004), ce nouveau projet en est en quelque sorte le prolongement semi-solo pour leur ex-frontman (et principal songwriter), Adam Reichmann. Mais comme l’on ne répudie pas si facilement une équipe qui a fait ses preuves, ses ex-complices Todd Schnitzer et Steve Rauner rôdent encore activement dans les parages, co-signant ensemble un titre avec lui, tandis que Todd et Adam fourbissent le reste. Et alors qu’Adam y assure les guitares et vocals, Schnitzer en fait autant pour les parties de basse, batterie et synthés, avec pour seuls apports externes la pedal steel de Iain Sloan et la lead guitar de John Horton (sur l’entêté three-steps “Beating My Wings”, autant réminiscent des Byrds que de Tom Petty). La plage titulaire qui ouvre le ban n’aurait pas déparé les débuts d’un Roger McGuinn réformé de ses Oyseaux, ni ceux des Long Ryders ou des Jayhawks. Entre Neil Young et le Lou Reed acoustique du troisième Velvet, le plaintif “Girl You Gotta Know” finit par révéler un riff en balancier proche de celui du “Sweet Jane” de ce dernier, et le ragtime “I Don’t Feel Like Myself” s’inscrit dans la veine suntanned d’un Leo Sayer pastichant les Beach Boys de “Wild Honey”. Adam Reichmann aime décidément les titres calendaires, puisqu’après les “Downtown, Saturday” et “Strange Seasons” de son défunt groupe, il conclut ce “Monday Morning“ par le languide “Sideways Sundays“, dont le parfum évoque le Laurel Canyon millésimé que tout nostalgique vénère. Mais pourquoi donc cantonner un si bel objet à une simple édition digitale, alors que les deux EPs compilés feraient un si chouette album? O, tempora, O mores, comme disait Edgar Allan Poe…
Patrick DALLONGEVILLE
Paris-Move, Illico & BluesBoarder, Blues & Co
PARIS-MOVE, August 19th 2024
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