ONA – Full Moon, Heavy Light

Hickman Holller / Thirty Tigers / Modulor
Power Pop

Issu d’Huttington, West Virginia, ONA a enregistré son second album en trois ans à Athens, en Georgie (patrie des B 52’s et de REM). Le parfum power-pop revival qui en émane n’en dénote que davantage avec le look du groupe, mais pour une fois que le marketing ne pollue pas le terrain artistique, on ne leur en tiendra pas rigueur. Proche de The Church circa 1983, la plage d’ouverture, “Summer Candy”, arbore sur sa coda une slide mélodique façon George Harrison de bel augure. “True Emotion” enfonce brillamment le clou paisley eighties, avant qu'”Allison In The Grass” ne dissipe nos ardeurs, avec sa drum-machine et ses synthés hélas datés du même espace-temps. “Young Forever” tente de rattraper cette bourde, sur un mode cette fois ouvertement western seventies (un pastiche de Poco ou des Eagles?). Sans rapport aucun avec Nirvana, “Pennyroyal” renvoie aux premiers efforts d’America (quand ces derniers couraient après Neil Young), et le jeu de miroirs s’apparente dès lors au dédale des Palais des Glaces de nos fêtes foraines d’antan. Renouant avec la veine originelle de l’album, “Golden Highway Deserter” évoque à nouveau l’art précieux et éthéré de la paire Koppes & Kilbey circa “The Blurred Crusade”, et remet les boussoles d’équerre. Formation encore jeune, ONA mérite l’indulgence que l’on eut en leur temps pour ses modèles assumés. Gageons qu’ils finiront par opter pour l’une ou l’autre des directions que cet album suggère, et souhaitons leur bon vent. On ne tient pas encore là nos Plimsouls et Dream Syndicate du nouveau millénaire, mais l’effort vaut tout de même d’être salué.

Patrick Dallongeville
Paris-MoveBlues Magazine, Illico & BluesBoarder

PARIS-MOVE, May 13th 2019