OCTOBER DRIFT – Blame The Young

Physical Education Recording
Indie rock
OCTOBER DRIFT

Formé il y a une décennie dans le comté de Somerset (UK), ce quatuor de Taunton n’en est qu’à son troisième album en quatre ans. Parmi les derniers perpétuateurs en lice d’une longue lignée d’angry young men dans leur mère patrie, ils ne se démarquent pas moins d’une certaine orthodoxie en la matière (loin du fugace pub-rock revival entamé naguère par les sympathiques lads des Strypes). Alors que son prédécesseur, “I Don’t Belong Anywhere”, bénéficia il y a six mois à peine d’une réédition augmentée (à l’occasion d’une tournée dans notre Hexagone, en première partie de celle d’Archive), ce bien intitulé “Blame The Young” confirme leur farouche éthique d’indépendance. Légitimement célébrée pour l’intensité de ses prestations live, la formation confirme, dès le titre éponyme (sorti en single, en préfiguration de l’album), sa propension à pondre des hymnes générationnels pour notre époque. Si des effluves shoegaze persistent à suinter de ces murs de guitares saturées, leur contrepoint mélodique n’en augure pas moins d’un impact probable sur des fans plus que jamais acquis. Ainsi des épiques “Demons”, “Nothing Makes Me Feel (The Way You Do)”, “Wallflower” et “Don’t Care” (que n’auraient sans doute pas dédaigné les Smashing Pumpkins de Billy Corgan à leur apogée). Des ballades guère moins fédératives telles que “Everybody Breaks”, “Hollow” et “Not Running Anymore” (singulièrement britpop) procurent quelque répit relatif à la formule éculée du pilonnage systématique. Porté par un riff de basse prédominant, “Tyrannosaurus Wreck” renoue même furtivement avec l’esprit pionnier du Cure de “Seventeen Seconds”, tandis que la trame percussive de “Heal” s’apparente au cliquetis d’une antique machine à écrire (et sa pâte sonore à celle de Teenage Fanclub). Délibérément anachronique en ces temps de streaming compulsif et confiné, le rock héroïque d’October Drift témoigne de la foi impavide de certains irréductibles en un idéal dont se gaussent plus que jamais les géants de l’industrie du divertissement.

Patrick DALLONGEVILLE
Paris-Move, Illico & BluesBoarder, Blues & Co

PARIS-MOVE, July 19th 2024

Follow PARIS-MOVE on X

::::::::::::::::::::::::::

Sortie prévue le 27 septembre 2024

Album à précommander (CD et vinyle) ICI