Jazz

Dans une logique anglo-saxonne qu’on ne peut plus ne pas voir, Concord qualifie le jazz multidimensionnel de Nubya Garcia de “communautaire”, l’essentialisant à la “diaspora africaine” londonienne. La France assimilationniste doit-elle être prise de convulsions apoplectiques à l’approche de ce cheval de Troie du label de la discorde? Pas forcément, car la manœuvre reste essentiellement mercantile, et la musique… instrumentale. Nubya, qui a peaufiné le son ample de son ténor au Trinity Laban Conservatoire of Music and Dance, justifie d’un quota d’heures de vol sur scène avec, entre autres, le septet Nérija. Sur ce premier album, elle esquisse, exquise, une grammaire du plaisir faite de phrases pénétrables, au débit d’étiage, portées par le (son) Rhodes de Joe Armon-Jones (“The Message Continues”, taquinant franchement les graves). Les escales en terres colombiennes (le percussif “La Cumbia Me Esta Llamando”, avec l’orchestre La Perla) et jamaïquaines (le reggae dub “Source”, featuring la trompettiste identitaire Sheila Maurice-Grey dont il nous tarde d’écouter le travail en solo) prennent la morosité à contrepied et donnent un peu de force à ceux qui sont dans l’épreuve. Enfin, “Boundless Beings” met en lumière, peut-être malgré lui, la contribution du Soft Machine de “Moon In June” à une esthétique nouvelle qui fut jadis contre-culturelle. Entre fer et velours, voici la meilleure sortie de la rentrée 2020.

Jean-Christophe Baugé
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PARIS-MOVE, May 11th 2021

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NUBYA GARCIA – Source : CD A commander à la FNAC ICI

NUBYA GARCIA – Source : Double LP à commander à la FNAC ICI

Nubya Garcia – Pace (The Glastonbury Experience 2020):

Nubya Garcia – The Message Continues (6 Music Festival 2021):

Nubya Garcia – Source (6 Music Festival 2021):

Nubya Garcia – Tiny Desk (Home) Concert: