| Electro, Jazz |
Ils sont une dizaine, ont la vingtaine, et tirent leur nom d’une coupe de cheveux. Nubiyan Twist, collectif représentatif du vivier de virtuoses du Leeds College of Music, est parti s’installer à Londres, sous la houlette du guitariste/ producteur Tom Excell le bien nommé, et enregistrer au studio du saxophoniste baryton Joe Henwood, héritier fortuné. Ce second album où la canopée ceint la jungle urbaine propose un univers sonore luxuriant, syncrétisme de jazz et de dub, entrelacs de soul et de hip hop. Une musique du 21ème siècle difficile à catégoriser grâce ou à cause de l’accès instantané à… tout, même aux parrains de l’afrobeat (les fûts de feu Tony Allen sur “Ghost”) et de l’éthio-jazz (le vibraphone de Mulatu Astatke sur “Addis To London”). Impossible non plus de rester de marbre au son highlife de “Basa Basa” (le chaos) avec K.O.G. alias Kweku Of Ghana et ce sax qui barrit tel l’éléphant volant d’Osibisa. Le digger, pas peu fier d’avoir trouvé cette aiguille new acid jazz dans la botte de foin Internet, devra toutefois faire abstraction du contexte pour ne pas manifester sa désapprobation dans le cyberespace. Car, à trop célébrer l’individualisme et la différence, la chanteuse Nubiya Brandon ravive la guerre de l’ancien colonisé contre l’ancien colonisateur (“a new kind of segregation”, entre deux samples de jeu d’arcade sur “Permission”). Ce sur quoi le fondateur du positivisme Auguste Comte avait posé des mots: “les morts gouvernent les vivants”. La séditieuse a depuis été remplacée par Cherise Adams-Burnett…
Jean-Christophe Baugé
BLUES MAGAZINE/ JAZZ NEWS/ LEGACY (DE)/ METAL OBS’/ CLASSIC OBS’/ PARIS-MOVE/ ROCK & FOLK
PARIS-MOVE, May 13th 2021
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Nubiyan Twist – Tell It To Me Slowly feat. Nick Richards:
Nubiyan Twist – ‘Borders’:
Nubiyan Twist – Worldwide FM Session: