NO ONE IS INNOCENT - Propaganda

Metal

Figure de proue de la fusion made in France pour les uns, arriviste démago post-Rage Against The Machine pour les autres, No One Is Innocent était sur toutes les lèvres il y a vingt ans. Avant le virage stylistique de Revolution.com qui a fait pencher la balance du mauvais côté en 2004. Logo historique, pochette “gueule ouverte”… Propaganda est l’album du come-back réussi car parfaitement minuté, cinq mois après le choc Charlie Hebdo. L’ambiance délétère, sur fond de montées d’intégrismes religieux et d’extrémismes politiques, a inspiré l’enchainement “Djihad Propaganda”/ “Putain Si Ça Revient”. Entre fous de dieu et vague bleu marine, l’argumentaire promo ne précise pas s’il y a un lien de cause à effet. Mais l’auditeur, quelle que soit sa sensibilité, ne pourra nier l’extrême qualité des textes de Kemar Gulbenkian, dont l’inspiration ne se résume pas qu’au piratage d’un dictionnaire de rimes. Si son sens de la répartie était aussi aigu, il pourrait être un redoutable polémiste sur les plateaux TV. Musicalement, il fallait donc un écrin à la mesure de fameuses saillies telles que “on nous promet la rose pour gagner la présidence” ou “les fleurs du mal se bouffent entre elles”: ce sera une chape de plomb – metal, donc – coulée par Fred Duquesne, producteur dreadlocké et accessoirement guitariste de Bukowski. On se félicite d’un tel choix, d’autant qu’il reste de la place pour quelques fantaisies, du blues sous-accordé de “Un Nouveau Scottsboro” aux boucles electro de “Drones”. De quoi remuer les foules, petites et grandes (Stade de France en mai 2015 avec AC/DC, La Cigale en novembre avec Bukowski).

Jean-Christophe Baugé
BLUES MAGAZINE/ JAZZ NEWS/ LEGACY (DE)/ METAL OBS’/ CLASSIC OBS’/ PARIS-MOVE/ ROCK & FOLK

PARIS-MOVE, January 14th 2022

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Disponible depuis le 13 mai 2016: “Barricades Live”
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