NINETEEN CHAIRS – LOST IN LIES

Autoproduction
Rock

Tout le monde vous le dira, le trio est la formation qui ne pardonne aucune faiblesse, aucun déséquilibre, aucune faille. Et voici voilà Nineteen Chairs qui nous balance un EP 4 titres, comme si la réalisation d’un album n’était pas une urgence, ou une nécessité, pour ce trio, et que seul compte le plaisir de jouer. Un plaisir que les compères de cette formation aux ‘dix neufs chaises’ ont pris en mettant leurs compos à l’épreuve du feu, en concert, tissant avec le public ce lien que tant d’autres ont du mal à garder, voire même à obtenir.
Premier titre de l’album, ‘Lost in lies’ signe d’entrée l’ambiance dans lequel le combo va vous plonger: un rock puissant et sans retenue, bien ciselé et efficace comme un rasoir affûté à l’extrême. Ici, point de déchaînement gratuit de grosse rythmique surpuissante ou de chants hurlés jusqu’à l’extinction de voix. On envoie de la basse et de la six cordes à haute dose, c’est sûr, mais bien amenées et perforantes juste comme il faut, sans jamais atteindre le point de non-retour. Car côté zik, le trio a incontestablement atteint le palier où maturité se conjugue avec sérénité. Le chant est pleuré et arraché à la fois, libre de toute contrainte, tandis que le batteur au look de cogneur à qui on ne la fait pas, assure grave, avec présence et prestance. Tout comme la bassiste. Une rythmique qui tient la baraque de manière indiscutable. Cela vous perfore et vous remplit à la fois, de manière intense et ardente. Avec Nineteen Chairs on ne plaisante pas, on balance et ça cartonne, ça envoie grave!
Les textes (tous signés Sax Power, guitare et chant) sont intimistes et intenses à la fois, révélateurs d’une fibre humaine qui ne peut rester insensible à ce qui l’entoure. Cela rentre par les milliers de pores de votre peau et vous envahit par l’intérieur avant de vous remuer les tripes et le cœur. Car Nineteen Chairs, c’est du sang et des larmes, du soleil en pleine nuit, des rayons de feu à tous les étages.
Et puis au diable la varice, car même si les grincheux mal lunés grimaceront parce que l’opus ne propose “que” 4 titres, disons tout net qu’il vaut mieux quatre bons morceaux bien façonnés et martelés à la forge qu’une douzaine de titres passablement ternes et qui sentent le mauvais alliage. Ici, c’est clair, vous avez efficacité et créativité. Un disque que l’on écoute encore et encore, avec cette sensation que l’on a découvert un groupe très tendance. Une totale et éclatante réussite qui ne peut que vous inciter à aller voir le combo en live. Un EP prometteur qui déchirera le ventre de vos enceintes si vous poussez un tant soit peu le son, et tant mieux pour les voisins. Un opus qui révèle des guerriers du rock prêts à en découdre sur la scène nationale avec les meilleurs du genre.

Frankie Rocking’ Pfeiffer
Rédac’ en chef – Paris-Move

PARIS-MOVE, May 10th 2019

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Braves gens, si de Nineteen Chairs vous ignorez l’existence, vous péchez par ignorance, mais rassurez-vous, il n’est jamais trop tard pour parfaire votre éducation et de Lucifer vous avez l’absolution. Loin d’être des enfants de choeur, les trois compères du groupe Nineteen Chairs ne sont pas du genre à venir parader pour faire bonne figure dans un rocking chair lors de la bénédiction des saintes-nitouches ni des génuflexions des culs-bénis dans la nef de la Chapelle Sixtine.
Rois Mages, veuillez excusez mon langage, il n’est que le reflet d’une image.
In nomine Patris, et filii, et spiritus Sancti. Amen.

Nineteen Chairs est un trio de “post modern rock” formé dans le Nord de la France en 2016, à l’initiative de Sax Power, chanteur, guitariste et auteur compositeur. Ce dernier recrute le futur Pat Power à la batterie suite à une annonce dans le web, et la future San Power à la basse, grâce à une annonce vocale dans son appart’, vu qu’ils vivent ensemble. D’abord baptisé “Gone with the Rock”, le groupe erre au départ de locaux de répétitions en garage des parents de San, avant de trouver un bon plan début 2017, la cave de la MJC de Croix, petite ville située non loin de Lille. Dès lors, le groupe se forge un nom, autour des chansons de Sax. D’inspirations variées, elles vont du classic rock au post punk, en passant par le goth rock ou la power pop, une diversité que le groupe résume en un style unique: le “post modern rock”. Les textes en anglais évoquent l’argent, les tensions sociales, le terrorisme, l’amour, la non violence, la quête de soi, les jeux vidéo, le rock, le cinéma….

En 2017, après quelques concerts dans des petites salles où personne ne se barre en courant et où certains dansent et font des compliments, le groupe prend confiance et décide d’enregistrer une première démo. A cette occasion il change de nom et devient “The Squad”. Grâce à cette démo, le trio multiplie les concerts et peaufine son style.

En 2018, le groupe dispose d’une vingtaine de chansons et enregistre en studio un premier EP 4 titres intitulé “Fight Anger”. La promo et la démo sur le web ayant révélé que trop de formations porte le même nom, “The Squad”, une nouvelle fois le groupe change de nom et devient Nineteen Chairs. Et tout récemment, en mars 2019, est né ce divin enfant, cet EP 4 titres autoproduit, nommé ‘Lost in lies’.

Première recommandation: pour pleinement profiter de la musique de Nineteen Chairs et ainsi faire le plein de sensations, augmentez le volume sonore de l’ampli pour que vibrent les enceintes et que s’affolent les vu-mètres.
Dans la lignée de l’EP ‘Fight Anger’, auparavant sorti par The Squad, (je le reprécise, pour ceux qui ne suivent pas), ‘Lost in lies’ confirme la griffe identitaire des trois musiciens de Nineteen Chairs, celle qui, dès la première écoute, est reconnaissable entre toutes. Une nouvelle fois, chaque membre du trio étonne, en apportant sa touche personnelle de sensibilité pour aboutir à une parfaite complémentarité dans la création de leurs compositions.

Dès cette première compo, ‘Lost in lies’, titre qui a donné celui du l’EP, la voix de Sax Power aux intonations rappelant celles d’un certain Robert Smith, chanteur emblématique du groupe The Cure, vous étreint et vous fascine, tout comme de son jeu de guitare. Il sait si bien le faire, car de ses riffs calibrés, Sax n’est jamais avare. Côté rythmique, la parité homme/femme étant respectée, tout feu tout flamme, les deux complices mènent le bal à train d’enfer. Dame San Power à la basse et également au chant, de son instrument elle apprivoise le funk et déchaine le groove pour que frissons vous parcourent. Sieur Pat Power, généreux comme pas un derrière ses fûts et cymbales, tel le fauve, laisse libre cours à ses instincts félins pour cadencer son jeu, modéré ou effréné, au gré des rythmes imposés.
Lost in lies: “Your Money shines as our leader, no money left for the needers, no money won’t save the earth, your money shines as our killer. Lost in lies, what can we do? Money Revolution”. Texte très fort, abordant le thème des luttes sociales en renvoyant dos à dos les excès du capitalisme et ceux des révolutionnaire de tous horizons.

Deuxième recommandation: pour vivre ce “post modern rock” endiablé, faites-vous votre cinéma. Vous êtes au drive-in, la musique et les textes vous immergent dans la jungle urbaine d’un Pulp Fiction de Tarantino, bien éloigné de la parodie d’un drôle de paroissien de Jean-Pierre Mocky. Faîtes abstraction de votre De Dion Bouton et des limitations de vitesse, vous ne serez pas flashés, vous pouvez totalement vous lâcher. Place au gros son et à l’ivresse lorsque rugit le moteur V8 avec compresseur de la Pursuit Special. Mad Max vous invite à bord, prenez place, voici le titre ‘I’m on fire’!
“I was born in a place on fire, in the middle of cries and flames, since that day my only desire, is the truth I don’t wanna play games. Oooh I’m on fire.”

Changement de lieu, changement de décor, lorsque brûle le feu intérieur pour laisser parler le coeur sur ce titre, comme une chanson d’amour avec un malaise latent, ‘My flame’. “But your words’n your eyes, tell me that’s not real, but I feel deep inside, you’re the one for me.”

Cette dernière composition, ‘One day one man’, laisse briller quelques lueurs d’espoir, même si la messe est noire, pour tous ces pèlerins que nous sommes, errant dans ce monde qui semble si incertain. Le groupe rend hommage à ces personnalités du siècle dernier qui eurent un impact positif sur notre civilisation: Gandhi, Rosa Parks et Martin Luther King. “Hey boy hey girl, you can change it all, hey boy hey girl, you can save us all.”

Jamais nous n’avons fait voeux d’abstinence, mais nous restons un peu sur notre faim, nous qui aimons pécher par excès de gourmandise et autres friandises. Quatre titres, je dirai plutôt quatre parts du gâteau dans cette croustillante galette, et c’est un peu juste pour satisfaire bien plus que 12 apôtres, car 19 chaises sont alignées autour de la sainte table.
Mais rassurez-vous, musiciens de l’extrême, nous ne ferons pas blasphème. Nous le savons tous, actuellement, lorsque à l’unisson sonnent les cloches d’ici, d’ailleurs ou de Rome, pour certains, pour beaucoup, n’ayant pas un sou en poche, nous en sommes en période de carême.

Fidèles de Paris-Move, voici le clip vidéo du titre ‘I’m a fire’: ICI

Pour profiter bien plus encore du son et de l’image, la messe est dite sur le site officiel du groupe, c’est ICI

N’oubliez pas non plus de ‘liker’ leur page officielle Facebook, ICI

Sachez également que vous pouvez télécharger les 4 titres de l’album ‘Lost in Lies’ sur le Bandcamp du groupe: ICI

Mais il préférable à cette même adresse, ICI, de vous procurer “l’objet”,ce beau digipack CD “limited edition” 3 volets avec les textes, digne de figurer dans toute CDthèque qui se respecte!

Alléluia ou Hallelujha, peu importe l’orthographe.

Alain AJ-Blues
Rédacteur en chef adjoint – Paris-Move

PARIS-MOVE, April 17th 2019