NINA JUNE – Meet me On The Edge Of Our Ruin

Nettwerk Music Group
Pop
NINA JUNE - Meet me On The Edge Of Our Ruin

Son brushing décoloré virant au blanc, Nina June (sans lien avec Valerie June, ni même Moon In June) aurait aussi bien pu choisir November ou January pour pseudonyme. Basée à Amsterdam (pas la pire des métropoles si on la compare à Kiev, Odessa ou Marioupol, mais sans commune mesure avec Malibu ou L.A.), cette singer-songwriter à l’abord glacial s’est d’abord faite remarquer via les réseaux sociaux (y totalisant plus de vingt millions de vues à ce jour), avant d’autoproduire son premier LP, “Bon Voyage” (sur l’artwork duquel elle arborait un look queer de bon aloi). Signée depuis chez Nettwerk, elle a récidivé avec deux E.P.s, “Shadows & Riddles” et “Side A – Our Garden”. Le majestueux “Rainbow Ashes” (avec ses amples arrangements de piano et de cordes) et le pénétrant “World On Fire” (entre Kate Bush et Leonard Cohen) campent des climats d’une insondable mélancolie, que prolongent le single “Build A Boat” et “Beneath The Surface”, ainsi que la splendide ballade au piano “The Great Reveal” (en duo avec son camarade de label Jon Bryant). Si “Like An Enemy” et “I Call Love In” (dont le premier vers donne son titre à l’album) n’auraient pas déparé les carrières solo de Deborah Harry et Belinda Carlisle, “Trust Fall” tirerait des larmes au plus imperturbable des Horse Guards. Et si Nina June s’avérait en définitive le pendant européen de Lana Del Rey? Un album au spleen éminemment séduisant.

Patrick Dallongeville
Paris-MoveBlues Magazine, Illico & BluesBoarder

PARIS-MOVE, March 11th 2022

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Nina June – Jeremiah Blue (Official Video):

Nina June – Like an Enemy (Official Video):