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Nilda Fernandez l’avoue d’entrée: pour lui, faire un album n’est pas du tout naturel. ‘Cette manière de figer la musique est tellement récente dans la musique. Pour moi il s’agit de rassembler les choses, de ne pas les laisser éparpillées. Et alors je vois ce que je suis devenu.’
Nilda Fernandez a rassemblé des choses, pour ne pas les laisser éparpillées, a regardé ce qu’il est devenu, dix ans après ‘Mes hommages’, album dans lequel il chantait ses aînés, de Ferré à Polnareff, et il a mis le tout en musique, pour en faire un album de 12 titres dont on se demande, en écoutant la dernière chanson, ‘Derrière ma fenêtre’, pourquoi Nilda se perçoit ainsi après s’être livré autant:
Je regrette de ne pas être poète ni musicien
Je sais juste avec une guitare entre les mains
Faire un peu la frime aux rimes et aux refrains.
Car l’homme est non seulement poète et musicien, mais artiste, dans le sens plein du terme. Lorsqu’il avance dans ses chansons comme dans la vie, on le sent si près et si loin à la fois, comme dans la chanson ‘Plus loin dans ta rue’:
Le monde est un délire et moi je me tire,
C’est une façon d’être en avance.
Alors on se tire avec lui, et on lui prend la main, car ‘Si tu me perds’ je ne saurais plus comment te retrouver, Nilda, surtout après ces dix années passées sans toi et tes Hommages, sans Ferré et Polnareff, sans tes mots, ta voix, ta musique, si belle et si prenante, quoi que t’en dise.
Je sais que tu as connu des moments de tristesse, ainsi que tu me l’avoues. ‘Elle ne m’aimait plus’, nous dis-tu, mais ‘Le monde est ce qu’il est’, et tu le sais. Derrière ta fenêtre, tu as ramassé les choses, pour ne pas les laisser éparpillées, et tu as regardé ce que tu es devenu. Moi j’étais sorti, en t’attendant. J’avais rencontré ta voisine et l’on s’était donné rendez-vous dans le jardin, pour s’offrir ‘Le baiser sous le lilas’, avant que je ne lui chante une ‘Berceuse’, comme celle que tu nous offres à nouveau, dans ce très bel album.
Nilda Fernandez a rassemblé des choses, pour ne pas les laisser éparpillées, a regardé ce qu’il est devenu, et nous a glissé au creux de l’oreille ‘Laissez-moi dormir’.
Combien de temps, Nilda ? Dix ans encore ?
Frankie Bluesy Pfeiffer
www.myspace.com/frankiebluesy
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Nilda fernandez