Blues

Saint Louis, Missouri, n’est pas fameuse que pour ses émeutes consécutives aux récentes bavures policières à relents racistes. C’est la ville natale de Chuck Berry, et c’est de là que nous parvient aussi cette nouvelle étoile montante. Son homme, le guitariste Matt Hill, affiche déjà deux albums sous son propre nom (le premier, en 2010, était co-produit par Bob Margolin en personne), mais il s’est totalement mis au service de sa perle d’épouse, quand leur alliance à la scène comme à la ville commença à affoler les scènes roots et blues du monde entier. Découverte d’abord via Youtube puis lors de son récent passage au Blues Festival de Suwalki (Pologne), Nikki Hill est une véritable tornade sur talons aiguilles! Et tandis que la reprise par le couple Hill du “I Know” dont Ike & Tina Turner firent leurs choux gras voici un demi-siècle semble baliser leurs références, c’est à un autre couple guitare-voix que cette première galette en commun renvoie. Combien d’entre nous se souviennent des Cobras, ce band où Lou Ann Barton et le jeune Stevie Ray Vaughan conjuguaient leur amour du Texas blues et du rhythm n’ blues fifties ? C’est ce tandem là qu’évoquent des slow numbers tels que “Don’t Cry Anymore”, ou le semi-rockab’ “Strapped To The Beat”. Aussi sauvages sur leur propre “I Got A Man” que sur leur reprise du “Sweet Little Rock N’ Roller” de Berry (pour l’instant hélas seulement captable sur scène), et craquants sur leur version ska du classique tex-mex “Who Where You Thinking Of ?” (dont Billy Bacon, from San Diego, fit l’un de ses fleurons), Nikki et Matt Hill méritent amplement de dépasser le cercle trop restreint des rétro-freaks.
À saisir d’urgence, pendant que c’est chaud!