World Music

L’intérêt immédiat de cet album est la juxtaposition de deux univers musicaux différents. Le premier, habituel, dans le registre où nous nous trouvons, celui d’un trio composé de Nicolas Montier au saxophone ténor, de Pierre Maingourd à la contrebasse et de Stan Laferrière au piano et le second, inhabituel et surprenant, où nous situons dorénavant, celui de l’orgue de barbarie de Pierre Charial. Trois pièces de Stan Laferrière, deux de Nicolas Montier en ce qui concerne le trio, et des reprises fameuses d’autres musiciens et compositeurs célèbres, dont Chick Corea ou Duke Ellington, par exemple.
On ne vous en dira pas plus des 88 touches du piano, des quatre cordes de la contrebasse ou des touches de l’instrument à vent, car vous connaissez bien ces instruments, alors on décortiquera le nouvel arrivant: 42 touches à 114 flûtes, lecture mécanique, tessiture de 3 octaves et une quarte, plus un module de 12 basses 8 pieds. Tout est écrit, ou presque. Il n’y a plus qu’à placer le CD dans son réceptacle et se laisser emporter par les rythmes dans l’atmosphère feutrée de l’opus. Un Swing chaloupé, joué et exprimé par des musiciens hors pair. La rencontre imprévisible entre le monde de la nuit qu’exprime le jazz et celui de la fête foraine qu’exprime l’orgue de barbarie. Dénommé vraisemblablement ainsi à cause de ses sonorités moins nobles que celles des orgues d’église. Il faut quand même rappeler que le limonaire est plus traditionnellement associé aux salles de bal, cafés et autres manèges qu’aux clubs de jazz. Raison majeure pour essayer le nouveau couple!