NICHOLAS MERZ – American Classic

Aagoo Records / Modulor
Indie
NICHOLAS MERZ - American Classic

À l’écoute de ce troisième album solo de Nicholas Merz (ex-leader de Darto, combo de Seattle en ayant déjà commis six autres), on compatit au désarroi des critiques et attachés de presse, dont la mission se résume désormais trop souvent à déterminer quelle étiquette apposer au produit dont ils assurent la promotion. Aussi décalé que les titres les plus apparemment hors-sujet de Bowie, Kevin Ayers, Beck, Lou Reed et Syd Barrett en leur temps, ce disque n’appelle au demeurant que le label “post-quelque chose”. Mais post-quoi, au juste? Usant de la pedal-steel dans un registre n’ayant strictement rien à voir avec son emploi courant (s’il est une chose dont on peut être sûr en la circonstance, c’est que l’on n’est nullement en présence d’un enregistrement country), Merz décline ici en douze vignettes des climats et des contrastes aussi disparates que possible. Outre son ode à l’alopécie (“Balding Is Beautiful“, parles-en à ma femme, eh, gros malin!) et son parallèle entre l’amour/ haine et le jeu d’échecs (“Hate, Unbridled”), il semble n’aborder ici que des thèmes ultra-personnels, mais de manière largement apocryphe. Cultivant le coq-à-l’âne pour fil conducteur, Merz ne s’apparente, au mieux, qu’à d’autres mavericks tels que Richard Dawson, James Yorkston ou Bonnie Prince Billy. Que “Roger Felgs” ou “A Day In L.A.” renvoient au Velvet via les stratégies obliques de Brian Eno ne compensera en rien la part de mystère de cet album que l’on ne pourra ranger, à défaut, que sous la bannière “indie”. Laquelle n’aura sans doute jamais mérité davantage son appellation…

Patrick DALLONGEVILLE
Paris-MoveBlues Magazine, Illico & BluesBoarder

PARIS-MOVE, January 25th 2023

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