NIALL McCABE – Rituals

Craggy
Folk
NIALL McCABE - Rituals

Si sa biographie ne précise pas s’il est ou non parent de Barry McCabe (guitariste, chanteur et leader du défunt trio franco-néerlando-irlandais Albatross – des nouvelles, quelqu’un?), le singer, songwriter, guitariste et pianiste Niall McCabe (natif de Clare Island au large de la République d’Irlande) présente au moins un lien commun avec le regretté Rory Gallagher, celui envers la ville portuaire de Cork. Si ce n’est leur attachement respectif à leurs racines celtiques (et leur recours, certes plus systématique chez Niall, aux instruments acoustiques), la comparaison avec les deux blues-rockers échevelés précités s’arrête là, puisque Niall s’inscrit dans une tradition folk plus idiosyncratique. Ayant longtemps dirigé son propre band éponyme (où il pratiquait un blend plus œcuménique de folk et de soul), il s’est récemment joint à la formation trad-fusion Beoga, avec laquelle il a tourné en Irlande et en Europe, mais également aux USA. Pour son premier album solo, il s’est assuré le concours du multi-instrumentiste Sean Og Graham, qui officie au bouzouki, à l’harmonium, au piano, à l’accordéon et à la basse acoustique. Le “Stonemason” introductif témoigne d’emblée de l’inspiration et du savoir faire d’un songwriter consommé, comme le confirme ensuite le sensible “Lost Boys”. On y navigue entre les débuts de Ray Lamontagne et Sufjan Stevens, tandis que “Midas Touch” et “Dawn” bénéficient du chant clair et nuancé (ainsi que du fingerpicking alerte) de leur auteur, mais aussi des arrangements subtils que leur prodiguent Graham et ses miscellaneous. On songe à ce chef d’œuvre intemporel signé Peter Case, “FulL Service, No Waiting” (paru en 1997 chez Vanguard), et la comparaison n’est pas si incongrue, comme le confirme l’atmosphérique “Tornado”. Niall rejoint l’humeur maussade et agreste du jeune James Taylor avec le languide three-steps “Superman”, avant de reprendre un picking enlevé sur les celtiques “November Swell” et “The Ritual”, et de démontrer sa dextérité au banjo sur l’irrésistible “Little Sister”, pour conclure sur le reel dansant “Valhalla”. L’album révélateur d’un talent essentiel, à ranger entre ceux de ses contemporains Barney Bentall, Kevin Buckley et Jamie McMenemy.

Patrick DALLONGEVILLE
Paris-Move, Illico & BluesBoarder

PARIS-MOVE, February 4th 2024

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https://www.youtube.com/watch?v=UUN9Q5qDUs0