Nelson Veras – Solo Session Vol. 1

Bee Jazz Records
Jazz
Après cinq ans d’absence discographie, le jeune guitariste Nelson Veras nous revient avec un nouvel album qui est le premier volume d’une série enregistrée en solo, ‘Solo Session Vol.1’.
 
Enregistré en toute intimité dans son appartement parisien, cet opus au titre peut-être simpliste mais qui signale que l’artiste est en phase continue de créativité nous offre treize pépites musicales à la croisée du jazz et des standards brésiliens. Des morceaux qui sont la synthèse d’un parcours musical stupéfiant autant que rapide, le jeune Nelson Veras étant arrivé en France à l’âge de 14 ans, en 1991. Il y a moins de vingt ans.
 
C’est en 1992, au très réputé festival de Marciac, que Nelson va faire une rencontre qui va être une étape importante dans son parcours en croisant Pat Metheny, un passionné de rythmes et mélodies brésiliennes et qui vécut même quelques temps au Brésil. Avec le culot et la jeunesse qui le caractérisent, le jeune Nelson Vera, tout juste 15 ans, déclare à Pat Metheny son peu d’intérêt pour les guitaristes, déclarant vouloir trouver seul sa propre voie, sans avoir à subir d’influences. Admiratif, Pat Metheny lui répondra du tac au tac : ‘N’écoute pas de guitaristes,…écoute Wes Montgomery!’
 
Ce qui attire le jeune Nelson, ce ne sont pas les talents des instrumentistes, mais leur personnalité musicale. Comme il l’explique si bien : ‘Si j’admire Malik, ce n’est pas parce qu’il joue de la flûte. C’est son énergie qui m’inspire et me fait voyager. Pareil avec le batteur Stéphane Galland. Nos rapports seraient tout aussi télépathiques s’il jouait du piano. Ce que j’aime chez eux, c’est la manière dont ils abordent la musique, ce qu’ils dégagent indépendamment de leurs instruments.’
 
Depuis son premier quartet formé à l’âge de 16 ans jusqu’à ses récentes collaborations avec le collectif Octurn ou l’orchestre de chambre Alter Quintet, Nelson Veras a eu maintes fois l’occasion de prouver son exceptionnelle maîtrise instrumentale.
 
C’est après une pause discographique de cinq années que le virtuose de la six cordes nous revient avec cet opus où il a souhaité se retrouver seul avec son instrument comme face à son propre miroir. Pour un travail d’introspection rempli d’émotion plus que de virtuosité, et qui reflète au travers des treize plages musicales offertes à vos oreilles l’âme de Nelson Veras.
 
Un disque que l’on sent avoir été joué pour être écouté de la même manière, avec le cœur. Beau, tout simplement beau.
 
Frankie Bluesy Pfeiffer
www.myspace.com/frankiebluesy

 

 
Cette pépite peut provoquer deux effets contraires chez les guitaristes amateurs ou confirmés: soit ils pulvérisent leur instrument et le jettent dans la cheminée, par dépit ou découragement, soit ils se mettent à travailler davantage la technique et le solfège tant cet ouvrage est la preuve sonore que le talent est fait de beaucoup de travail et d’une sacrée pincée de créativité.
Treize morceaux issus du répertoire brésilien pour huit d’entre eux et cinq appartenant à l’univers du jazz américain (John Lewis, John Coltrane, Chick Corea ou R. Rodgers avec L. Hart ou O. Hammerstein).
Le jeune virtuose se lance un véritable défi personnel avec ce second ouvrage car comme l’indique son titre, c’est seul avec sa guitare qu’il interprète les compositions en question. Sans oublier que dans l’univers musical qui nous entoure, aussi bien à la télé que sur les radios, il n’est pas vraiment aisé d’écouter attentivement une guitare, seule, pendant un peu plus de quarante minutes. Et puis ce n’est pas une musique que l’on écoute n’importe où, non plus! Tout cela pour vous dire qu’il faut installer une certaine ambiance pour écouter ce disque, qu’une certaine atmosphère est nécessaire pour atteindre la plénitude adéquate à l’audition de cet ouvrage. Alors, dans un état proche du recueillement, vous serez tout proche du vrai bonheur mélomane. Vous effleurerez des lèvres le graal musical. 
Une fois l’album savouré dans ces conditions optimales d’écoute, c’est quitter l’univers sensible et sensuel de ce guitariste brésilien qui devient difficile. Voire impossible. Installés dans ce merveilleux cocon musical, loin des tracas et du bruit, vous entrouvrez les yeux et le retour à la réalité s’avère brutal, violent. Mais, heureusement pour vous, vous appuyez sur la touche ‘replay’ et vous voila repartis pour un peu plus de quarante minutes de bonheur.
 
Dominique Boulay
Nelson Veras