Neil Young – Fork In The Road

WAE - WARNER
Rock
Toujours à la pointe du combat écolo et donnant l’exemple à qui veut le suivre, Neil Young est redevenu (enfin, dirai-je même) celui qui fut l’un des protestataires et des meilleurs songwriters des 70’s et des 80’s. Souvenez-vous de ‘Ohio, entre autres.
Alors que les américains rêvaient et achetaient du 4×4 de plus en plus gros et donc de plus en plus polluant, Neil Young transformait sa Lincoln Continental de 1959 en voiture électrique (voir www.lincvolt.com !), un pari écolo qui fut à l’origine de ce nouvel album, ‘Fork In The Road’.
 
Mais il est vrai également que cet opus était attendu et redouté, prêt même à être flingué par les plumes les plus acides de la presse musicale, le projet ayant (encore) conduit Neil Young à reporter, repousser la sortie d’albums événements dont le fameux enregistrement de ce début de millénaire, avec le Crazy Horse, et surtout le premier volume des ‘Archives’, reporté pour la énième fois.
Un album d’autant plus attendu qu’il sort quarante ans exactement après la sortie du premier album solo du ‘loner’, et rien que pour cela c’est un album marquant dans la carrière de Neil Young.
 
Comme à son habitude, le chanteur nous embarque avec lui dans un ‘road trip’, en rendant au passage un hommage à son pote mécano, ‘Johnny Magic’, et cartonnant au passage l’administration Bush et les banques qui ont mené le pays au désastre.
 
Musicalement, l’album est percutant et comme la Lincoln, électrique. Neil Young y envoie des riffs cinglants au rythme aussi intense que les pistons de la fameuse voiture du ‘loner’. Philosophe et réfléchi, Neil Young glisse dans l’album deux titres plus métaphysiques, ‘Light A Candle’ et ‘Sing A Song’, mais n’hésite pas à pousser la mécanique lorsqu’il le faut, avec des titres qui envoient la purée, comme le déjanté ‘Fork In The Road’, ou le superbe ‘Get Behind The Wheel’ sur lequel Neil fait vibrer ses racines blues.
 
Pour terminer, un message perso au ‘loner’ car dans le dernier titre de cet opus, ‘Sing A Song’, Neil Young nous dit ‘qu’une chanson ne change pas le monde’. Je sais, Neil, qu’une chanson ne changera pas le monde mais sans elle le monde n’évoluera pas. En son temps, ‘Ohio’ fut un cri plus qu’une chanson, tout comme Joan Baez fut plus qu’une chanteuse. Est-ce qu’à 63 ans, Neil, tu n’as plus envie de crier aussi fort qu’avant? Même si, comme tu le chantes si justement, ‘une chanson ne change pas le monde’.
 
Un album coup de cœur, attachant, important, mais pas indispensable. Dommage.
 
Neil Young