Folk

Née dans une famille de violonistes d’Inverness (Nouvelle-Écosse canadienne), Natalie MacMaster débuta l’instrument dès l’âge de neuf ans. Outre de fameuses collaborations (d’Alison Krauss aux Chieftains et à Santana), elle a produit une quinzaine d’albums à ce jour, que ce soit en solo ou en famille (incluant celui avec son oncle, le renommé Buddy MacMaster, ou ceux avec son propre mari, lui aussi violoniste émérite). Considérée comme un trésor national dans son pays, Natalie MacMaster s’y est vue décerner des tombereaux d’awards et y a écoulé plus de 300.000 albums. Mais si vous expectiez en bâillant votre traditionnel album folk celtique de rigueur, détrompez vous: pour son premier effort solo en huit ans, la MacMaster démontre ici tout l’éclectisme que son instrument permet. Qu’il s’agisse de faire tourner un rag façon Stéphane Grappelli en jig effréné (“The Golden Eagle”), ou encore une valse musette comme ce “Morning Galliano” (dédiée à notre accordéoniste national, Richard), Natalie ne se refuse rien. De tourneries baroques telles que “Professor Blackie” et “Killiecrankie” en squares (“Barndances”, “Fill’Er Up For A Set!”), irish jigs (“Patricia Kelso’s”, “West Bay Road”) ou reels (“Judy’s Dance”), ce disque déploie toute l’étendue d’une riche palette acoustique, avec le renfort aussi subtil qu’essentiel de musiciens tels que le guitariste Tim Edey, le swinguant contrebassiste Marc Rogers ou le banjoïste Frank Evans. Bref, du folk enraciné dans des patrimoines multiples, mais incitant davantage au trémoussement et à la danse qu’à garder les moutons sous la pluie… Natalie MacMaster nous en expédie le plus revigorant bulletin de santé!

Patrick Dallongeville
Paris-Move, Blues Magazine, Illico & BluesBoarder

PARIS-MOVE, November 15th 2019