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Les 4 musiciens se sont rencontrés en 2014. C’est dire si leur projet a pris le temps de mûrir. Nära, c’est la rencontre de différentes cultures et de différents univers. Dans cette formation aux talents multiples, Mhedi Ghanem est au chant, Paul Yang à la basse et au synthétiseur basse, Mathieu Hellot à la batterie et au Pad, Rémi Séve à la guitare et dans les chœurs, comme tous les musiciens d’ailleurs.
Nära peut également désigner la présence divine. Selon Bernard Moussali, hadra ou dhikr-al-hadhra est le rituel collectif du Dhikr (scansion répétitive du nom de Dieu sur un ostinato progressant par degrés). Certains le pratiquent avec des instruments de musique, d’autres avec des claquements de mains ou de doigts. Le hadra public est ouvert, créatif, improvisé, et peut être aussi “chaotique” que nos grandes messes rock.
Les écoles de soufisme constituent une partie importante du patrimoine musical tunisien. L’ensemble des travaux soufis est un “travail sérieux”, contrairement aux “travaux comiques”, qui désignent la musique laïque ou le chant. La hadra fascine aussi bien pour ses textes poétiques que pour la beauté plastique de ses mélodies. Débutant sur un tempo lent et majestueux, la hadra intègre progressivement des mouvements rythmiques qui prennent de plus en plus de vivacité avec les percussions du daf (un des plus anciens tambours sur cadre en Asie et en Afrique du Nord), pour atteindre son apogée avec cette sorte d’extase et de transe qui est la hadarat elle-même.
L’album de Nära est une invitation au voyage et au partage des cultures, une initiation qui fait vibrer en vous des cordes sensibles et terriblement émotives, un envol vers un univers musical que Nära vous invite à découvrir, à parcourir, à partager avec des musiciens qui ont le coeur sur la main.
Dominique Boulay
Paris-Move & Blues Magazine (Fr)