NAPALM DEATH – Throes Of Joy In The Jaws Of Defeatism

Century Media / Sony Music
Grindcore
NAPALM DEATH - Throes Of Joy In The Jaws Of Defeatism

Avec cette volonté révolutionnaire – au sens bolchévique – de casser le culte du beau, Napalm Death avait gravé le premier manifeste grindcore en 1988: Scum, empreint d’un mauvais goût nihiliste jusque dans la seconde de “You Suffer”, chanson la plus courte de l’Histoire. Le groupe, recomposé en 1992, demeure l’avatar de nos maux les plus profonds, l’esthète de nos conflits, la métaphore de notre violence concurrentielle. Mais s’ouvre à des influences moins bruitistes pour éviter à l’auditeur l’effet “tête dans le tambour de machine à laver”, comme le saxophone free de John Zorn sur Utilitarian (2012) ou les ambiances de rituel sacrificiel sur Apex Predator Easy Meat (2015). Ce 16ème album studio, dont on pourrait traduire le titre par “les affres de la joie dans les mâchoires du défaitisme”, ne déroge pas à la règle. Le black metal s’invite sur l’énervé “Fuck The Factoid”, le post-punk de Killing Joke hante le mid-tempo “Amoral”, et le thrash de Voïvod irrigue rien de moins que “Backlash Just Because”, “Contagion” et le morceau-titre. Mais c’est le grindustriel “A Bellyful Of Salt And Spleen” qui interroge, avec son clip sur les migrants qui se noient dans une mer déchainée tandis que la jeunesse blanche se selfie sur les plages de sable fin. Loin de mettre les deux pieds dans le plat de la provocation, Napalm Death adopte une posture de repentant, confond humanisme et humanitarisme, et donne des leçons de morale… La quintessence du politiquement correct.

Jean-Christophe Baugé
BLUES MAGAZINE/ JAZZ NEWS/ LEGACY (DE)/ METAL OBS’/ CLASSIC OBS’/ PARIS-MOVEROCK & FOLK

PARIS-MOVE, January 1st 2021

::::::::::::::::::

NAPALM DEATH – Amoral (OFFICIAL VIDEO):

Pour commander ou écouter l’album, cliquez ICI

Official online Store: HERE