Rock

My Own Private Alaska, aka MOPA, est un trio ‘hors-cadre’, étonnant et qui surprend dans le monde du métal et hard rock. Dans un univers où les musiciens sont déchainés et expressifs à l’extrême, MOPA nous propose un trio qui prend le contrepied de ces règles en jouant assis. Trois artistes assis qui nous font vibrer uniquement par leur musique.

Les trois compères, il faut les nommer, sont Matthieu Miegeville, aka Milka, au chant, Tristan Moquet au piano et Yohan Hannequin à la batterie. De sacrés talentueux lascars, je vous dis.
Les onze titres alignés sur cet ‘Amen’ sont un mélange époustouflant de Chopin et de Nirvana, de sonates au piano et de rage grunge mixées en Alaska. Un mélange explosif qui donne une suite de morceaux percutants et tendres à la fois, sauvages et perforants, classiques et modernes à la fois. Une suite de toute beauté qui vous mène religieusement à un final incontournable, ‘Ode To Silence’.
Avec MOPA, point de guitariste qui aligne à la vitesse de la lumière des riffs rageurs et point de bassiste qui fait gronder sa quatre ou cinq cordes. MOPA, c’est le son revenu à l’état brut, félin, avec un chanteur qui bascule dans le chant le plus intense lorsqu’il faut, un pianiste au doigté léger et subtil qui sait s’aventurer dans les délires les plus sombres lorsque la batterie l’y convie, une batterie qui ponctue les titres de frappes régulières ou qui s’emballe comme notre cœur, devenu organe vital de ce MOPA.

Produit par Ross Robinson (Sepultura, Korn,…), enregistré à Los Angeles et masterisé à New York par Alan Douches, ‘Amen’ est un opus qui surprendra les métalleux et les amateurs de musique classique avant de les réunir, en communion, dans une salle de concert devenue cathédrale.
C’est là, entre le vin de messe et l’hostie, après ‘Anchorage’ et avant ‘Die For Me’ que le trio vous invitera à les suivre sur ‘After You’, un morceau sur lequel le piano à la Chopin vous embraque pour un trip dont vous ne reviendrez pas dans le même état de conscience avant de fondre comme un acier dans l’antre de Zeus sur cette reprise de Nirvana, ‘Where did you sleep last night ?’. Chez Kurt, c’est ça? Dans cette zone mentale où les ombres des uns croisent les silhouettes des autres, là où touches blanches et noires jouissent au rythme des frappes des baguettes sur les peaux des fûts, là où l’Alaska embrasse le soleil, dans une union fusionnelle sans limite aucune.
Cette version de ‘Where did you sleep last night?’ est sans hésitation aucune l’une des plus belles reprises de cette chanson du cultissime Nirvana. Un nirvana dans lequel baignent l’Alaska et le soleil après leur étreinte torride.
Milka, au chant, est de la race des seigneurs du metaaaaaaal. Mélodique, académique et déjanté à la fois, impulsif et hargneux quand nécessaire, mais aussi tout en retenue lorsque le piano l’enchaîne à lui.

Inutile donc de vous dire que le trio est armé pour faire très, très mal, avec cet alliage de brutalité vocale et rythmique combiné à un piano spatial et enragé, divin. Amen.

Cet album fait partie des indispensables du métal rock, incontestablement. A l’unanimité de la rédaction de Paris-Move. Amen.

A consulter:
http://www.myspace.com/myownprivatealaska