Livre |
Vu (et lu) les protagonistes mis en scène dans ces 240 pages et quelques, on ressentira fortement une sorte de parallèle avec la littérature policière. Steven Jezo-Vannier, qui n’en est pas à son premier ouvrage aux Editions Le Mot et le Reste (Frank Sinatra, Ma Rainey, La mère du blues, Ella Fitzgerald, Il était une voix en Amérique, Creedence Clearwater Revival, Grateful Dead, et j’en passe…) traite dans le cas présent du lien particulier qui existait entre la mafia et de grands musiciens du jazz. Car la musique américaine a germé dans le terreau fertile qu’était la Nouvelle Orléans. Et dans les quartiers interlopes où ils sont nés, musiciens et gangsters ont scellé une alliance aux intérêts réciproques. Ils ont cheminé côte à côte, des bordels de Storyville aux clubs d’Al Capone, des théâtres de Broadway à Chicago, de New York à Kansas City. L’âge d’or de la Prohibition a offert à la pègre le contrôle de l’activité musicale. Là où l’on buvait, il devait y avoir de la musique de qualité, et la musique de qualité ne pouvait s’écouter que dans des endroits de qualité! Jazz, blues et rock ont ainsi évolué sous la protection de parrains de la mafia. Et ce jusqu’à leur chute, dans les années quatre-vingt-dix. Alimenté par énormément d’anecdotes et de témoignages, “Music Connection – Les parrains de la musique américaine au XXe siècle” retrace cette épopée du côté d’artistes que l’on connait très bien, comme Louis Armstrong, Sidney Bechet, Duke Ellington, Fats Waller, Mezz Mezzrow et bien d’autres dont on découvre qu’il fallait qu’ils soient prêts à des compromis pour survivre.
Dominique Boulay
Paris-Move & Blues Magazine (Fr)
PARIS-MOVE, February 26th 2025
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