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À ne pas confondre avec sa quasi-homonyme anglaise Jazz Morley (également blonde diaphane), la singer-songwriter new-yorkaise Morley Kamen publie son neuvième album en vingt-sept ans de carrière, au cours desquels elle collabora avec des artistes tels que Lizz Wright, Meshell Ndegeocello, Joan As Police Woman, Dave Matthews, Toshi Reagon, Amadou et Mariam, Lokua Kanza, Richard Bona, Youn Sun Nah, William Parker, Brian Blade, James Genus ou John Cowherd, que ce soit en tant que vocaliste ou que parolière. Son mari, le producteur de renom Chris Bruce, l’accompagne ici aux claviers, à la guitare, à la basse et aux percussions, tout en écrivant l’essentiel des musiques, pendant que son épouse en signe les paroles. Carnet d’adresses et réseau obligent, la casting de cet album comporte quelques invités de renom, au premier rang desquels les bassistes émérites Meshell Ndegeocello et Rashaan Carter, ainsi que le claviériste John Cowherd et le Maître de la kora, Toumani Diabaté. S’ouvrant sur sa plage titulaire, cet album s’ancre d’emblée dans l’univers familier de la chanteuse, dont les références se situent entre Joni Mitchell, Sade Adu et Roberta Flack. La kora de Diabaté et la guitare acoustique de Bruce accompagnent le timbre subtilement voilé de Morley sur l’aérien “Star Seeds”, tandis que le légendaire Daniel Lanois arrange “Where Are We”, au rythme et aux vocals empreints de cette zulu music sud-africaine que popularisèrent Johnny Clegg, Peter Gabriel Simple Minds et Paul Simon voici une quarantaine d’années, avant que le languide et éthéré “Who Is The One Love” n’ânonne son propre titre comme un mantra, sur l’accompagnement épuré de la contrebasse de Bruce et du piano de Cowherd. Emprunté au répertoire de Minnie Ripperton, “Les Fleurs” bénéficie des violons de Trina Basu et Arun Ramamurthy, tandis que Morley y assure ses propres backing vocals. C’est sur un kalimba, des percussions programmées et le Fender Rhodes de Cowherd que celle-ci interprète ensuite le sensuel “Here In Love”, tandis que la valse acoustique “It’s Hard To Stop” dévoile la magie du couple livré à lui-même: Morley y mêle plusieurs vocaux tandis que Chris l’accompagne de ses lumineuses six cordes unplugged, et leur complicité s’y révèle confondante. S’il fallait choisir un titre pour démontrer l’étendue de la palette de cette grande chanteuse, on pourrait désigner l’élégant “Gave You”, où elle module dans la veine des plus grandes, tandis que le délicat “Jealous Of God” bénéficie des chœurs de Shara Nova (My Brightest Diamond), avant de conclure sur le reconnaissant “Lucky”. Un disque dont l’empathie et la spiritualité s’avèrent réconfortants.
Patrick DALLONGEVILLE
Paris-Move, Illico & BluesBoarder, Blues & Co
PARIS-MOVE, July 31st 2025
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