Rock |
Embarqués sans ménagement dans une expédition dont nous ne connaissons ni les tenants ni les aboutissants, entre des ambiances rétro de vieux cabarets à l’aspect anachronique et enfumés et des ballades country-folk-bluesy au look indéfinissable, les musiciens de Moriarty nous entraînent et nous embrouillent volontairement pour qu’une fois égarés, nous nous laissions prendre dans les mailles d’un filet où voluptuosité se conjugue avec mélancolie et douceur. Un patchwork sonore dont on ne sort pas indemne, mais toujours ravi.
Il faut dire que la voix somptueuse de Rosemary Standley ‘Moriarty’ a de quoi faire s’enfoncer dans les profondeurs des océans glacés plus d’un mélomane averti. Et comme sur cet opus le combo vous propose treize histoires et treize atmosphères bien particulières qui vous hypnotisent et vous ensorcellent, vous ne reviendrez pas indemne de cette escapade musicale.
Embarqués, vous virevoltez et valsez sans fin dans un tourbillon sonore rempli d’harmonies qui tournent vite à l’audition obsessionnelle. Vous avez beau décider que vous ne tomberez pas dans le piège d’un violon langoureux pour qu’aussitôt ce soit l’un des harmonicas de Thomas ‘Moriarty’ Puéchary qui vous tende le piège ultime.
Témoin presqu’impuissant d’un opéra baroque qui se joue aux portes de votre acuité musicale, une inconnue vous mène par la main sur des sentiers où les sonorités évoquent aussi bien les sixties, dixit la Gretsch Guitare de Charles ‘Moriarty’ Carmignac, que quelques autres périodes devenues intemporelles.
Un peu plus électrique que le précédent opus, ce nouvel album démontre que rien n’est figé et immuable chez ces musiciens talentueux. Les harmonicas de Tom ‘Moriarty’, Mr Thomas Puéchary en dehors des tréteaux, sonnent parfois terriblement bluesy, surtout quand ils sont accompagnés par les riffs de National avec résonateur.
Le violon suggère une country aux résonances irlandaises et de nombreux titres évoquent des femmes: ‘Isabella’, ‘Clementine’, ‘Beasty Jane’, et un autre suggère même la rapidité du temps qui passe… Treize morceaux qui ne devraient pas manquer de hisser ce groupe composé de six réelles personnalités très haut sur les marches du succès, car c’est un opus qui vaut vraiment le détour.