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Wayo est le troisième album de la jeune artiste native d’Haïti. Un opus qui impressionne par sa qualité musicale indéniable car tout ce qui nous arrive de La Perle Montagneuse est précieux!
Musicalement parlant, tout d’abord, commençons par les musiciens qui ont participé à cette oeuvre: Matthis Pascaud est à la guitare basse et au Lap Steel, mais aussi à l’orgue électronique (Philips), Raphaël Chassin est à la batterie et aux percussions, Nathalie Loriot et Fabienne Medinat assurent les choeurs et Alexis Anérilles est aux claviers sur trois morceaux.
Matthis Pascaud est guitariste, compositeur et directeur musical. Il a signé trois albums en tant que leader et neuf en tant que sideman. Il a participé à la création des deux albums précédents de Moonlight Benjamin, Siltane, en 2018 (album chroniqué ICI et noté “Coup de coeur” par la rédaction de Paris-Move), et Simido, en 2020 (album chroniqué ICI et noté également “Coup de coeur” par la rédaction de Paris-Move), et il se produit également avec elle en Europe et aux Etats Unis. Raphaël Chassin est un batteur professionnel qui fait raisonner les cymbales pour Tété, Vanessa Paradis, Arthur H, Florent Pagny… On le retrouve sur bon nombre d’albums de Vanessa Pardis, Nolwenn Leroy, The Bone’s Project, Pauline Croze, Manu Lanvin, Johnny Halliday, Joon Moon, Hugh Coltman, Salif Keïta… Alexis Anérilles est pianiste et trompettiste, il a de nombreux projets musicaux et a joué avec beaucoup d’artistes, lui aussi: Etienne Daho, Vincent Delerm, Joseh d’Anvers…
Avec Wayo, la chanteuse pousse comme un cri primal, presque chamanique, entre des guitares rageuses et des tambours percutants. Les musiques ont été composées par Moonlight Benjamin, Matthis Pascaud et Raphaël Chassin. Les textes, par contre, sont tous signés de la main de la musicienne haïtienne. Wayo se traduit par “cri de douleur”. Tout comme le blues face à l’adversité. Ce qui explique que les chansons soient si puissantes, cathartiques et intenses. “Il faut demander de l’aide à un guide spirituel lorsque la vie se trouve dans une impasse et que l’on ne peut plus y faire face”. C’est ainsi que Moonlight Benjamin remonte véritablement aux racines du rock et du blues.
Cet album constitue un véritable témoignage sonore sur cette île meurtrie par mille et une catastrophes naturelles et des régimes politiques qui l’ont saignée à blanc. Il faut se souvenir que l’île devint indépendante en 1804 et fut proclamée Première République noire (et deuxième état indépendant du continent américain). Un état longtemps pas accepté par les puissances européennes et les Etats Unis, la réalité intérieure du pays n’ayant rien à voir avec le prestige qu’elle a acquis au fil des âges (membre fondateur de la Société des Nations, en 1919). Puisse cet opus de la Dame contribuer à ce que l’on jette un oeil plus bienveillant à l’égard de cette île caribéenne!
Dominique Boulay
Paris-Move & Blues Magazine (Fr)
PARIS-MOVE, February 6th 2023
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