MONTY ALEXANDER – D-Day

PEEWEE! Socadisc
Jazz
Monty Alexander – D-Day (ENG review)

Le 6 juin 2024, le débarquement de Normandie et Monty Alexander célébreront leurs 80 ans. Une concordance historique très symbolique dont le grand musicien se saisit naturellement en se souvenant aussi que le nom qu’on lui a donné (Montgomery) est un hommage au fameux général libérateur.  Issu d’un univers multi-culturel et multi-ethnique entre jazz et reggae Monty Alexander est le plus bel avatar du jazz jamaïcain et un véritable champion du Great American Song Book (on ne compte plus le nombre d’albums sortis…). Il rend ici hommage à l’Europe terre d’accueil pour les musiciens de sa génération. Douze titres, dont une introduction enregistrée au Studio Sextan en octobre 2023. On retrouve Monty Alexander, piano, Luke Sellick, contrebasse, Jason Brown, batterie. Un album qui est le fruit d’amitiés croisées et de connivences artistiques souvent constatées entre Monty Alexander, le tourneur français VO Music et le label PeeWee!. Il contient un ensemble de compositions iconiques écrites dans la période de guerre et d’originaux: I’ll Never Smile Again, écrite par Ruth Lowe en 1939, succès de Frank Sinatra pendant les années de la Seconde Guerre Mondiale, mais aussi Smile, écrite par Charlie Chaplin pour son film Les temps modernes en 1936. “Souriez même si votre cœur est douloureux, souriez même s’il se brise, tenez bon”. D-Day (Just Wait), Oh Why (that’s why), River of Peace, Restoration… sont des compositions inspirées à Monty Alexander par le conflit et son extraordinaire dénouement. Il y explore les sentiments laissés par ce moment unique, l’héroïsme des combattants, l’espoir d’un nouveau départ, la confiance renouvelée en l’autre, le sens du sacrifice. Avec les jeunes et brillants Luke Sellick et Jason Brown, sa rythmique actuelle, il trouve des partenaires à l’unisson de ses digressions harmoniques et rythmiques, en fusion totale, et toujours transpercés par le beat entêtant du reggae et le balancement contagieux du swing. Plus que jamais, Monty Alexander joue “à l’oreille”, spontanément, et c’est bien là le privilège de cette oeuvre musicale digne de figurer parmi les plus emblématiques du siècle nouveau. Absolument “indispensable”!

Dominique Boulay
Paris-Move & Blues Magazine (Fr)

PARIS-MOVE, March 31st 2024

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