Rock |
Étonnant comme certains groupes rescapés de l’ex-new wave parviennent à se prolonger en puisant dans les époques qui les précédèrent. Fondé en 1978 (et une première fois dissous en 1985), le Monochrome Set n’échappe pas à cette tendance. L’humeur pastorale de “Fantasy Creatures” s’accommode ainsi d’un orgue très Dylan circa “Blonde On Blonde”, tandis qu'”Avenue” cite allègrement le riff du “Roundabout” de Yes (oui!). “Oh, You’re Such A Star” lorgne quant à elle vers le Lou Reed de “Transformer”, “Rain Check” du côté des Kinks de “Something Else” et la plage titulaire vers Traffic. Le timbre hautain et moelleux de Ganesh Seshadri sert à merveille des vignettes telles que “When I Get To Hollywood” (dont l’ironie mordante n’aurait à nouveau pas déparé la verve acide d’un Ray Davies). Sur la trame rockab’ du “Train Kept A Rollin'” de Johnny Burnette, “Z-Train” bénéficie de l’echo-delay et de la twang-guitar si chers à Chris Isaak. D’espagnolades flamenco (“The Scream”) en pop ciselée (“In A Little Village”), Bid et Lester Square (grand prix du pseudo hilarant) confirment ainsi que “no future” n’était en fait qu’une formule. Un oeil dans le rétroviseur, mais les deux pieds dans le présent, le Monochrome Set poursuit donc une trajectoire toujours aussi fascinante
Paris-Move