Blues |
D’OU EST LE GROUPE ?
Ontario, au Canada.
QUI EST DANS LE GROUPE ?
Steve Marriner (chant, harmonica, claviers, guitare), Tony D (guitare solo), Matt Sobb (batterie).
COMMENT ? PAS DE BASSISTE ?
Non, Hound Dog Taylor et Little Walter n’en avaient pas non plus.
D’OU VIENT VOTRE DRÔLE DE NOM ?
C’est Son House qui a dit un jour: ‘I’m talkin’ ‘bout the blues. I ain’t talkin’ about monkey junk’. Démerdez-vous avec ça…
QUEL GENRE DE MUSIQUE FAITES-VOUS ?
Swamp R&B. Soul boogie. Deep blues. Oh, oui, et aussi du funk en chambre. Sombre, des fois, rock à d’autres. Qui fait danser. Ca vous parle?
L’AVIS DE FRENCHY ?
Ce deuxième album du groupe confirme tout le bien qu’on pensait d’eux à la sortie de leur premier album, ‘Tiger in Your Tank’ (et y’a pas que nous puisque ils ont gagné le prestigieux Maple Blues Award chez eux, cinq fois, et l’album a été élu ‘Best New Artist Debut’ aux Blues Awards de Memphis). Rien de révolutionnaire, hein, mais un savoir-faire étonnant (Marriner est un harmoniciste virtuose, pour ceux qui aiment! Ecoutez ‘The Marrinator’ pour voir!), qui ravira tous les amateurs des styles précités (ils ont oublié le reggae, sur ‘Right Now’…). Mention à Ken Friesen pour une production lumineuse. Oui, je sais qu’on parle de son, mais ça convient bien, je trouve. Un disque super agréable à écouter, une autre découverte de l’ami Langlois qu’il nous tarde de voir sur scène prochainement…
LES PLANS DU GROUPE?
Justement. Monter dans le camion. Tourner. Retourner en Europe (ils ont déjà joué à Blues sur Seine). Jouer dans les gros festivals. Percer aux Etats-Unis. Et, le plus important, se défoncer à jouer le mieux possible, tout le temps, tous les soirs.
Paris-Move
Le punch torride du trio canadien qui pulse dans les enceintes est tel que l’on serait presque à se demander s’ils n’y sont pas pour quelque chose dans la fonte de la banquise. Un démarrage sur les chapeaux de roue avec ‘Mother’s Crying’ qui ne peut que vous inciter à monter au grenier chercher la Fender qui dort dans sa house depuis déjà vingt ans et qui, recouverte de poussière, n’attend que vos doigts fébriles pour retrouver sa jeunesse perdue! Et les neuf titres qui suivent sont tous plus ou moins conformes à cette vague de chaleur initiée avec le premier morceau.
Le trio canadien se compose de Tony D, principalement aux guitares, Steve Marriner au chant, aux guitares ainsi qu’au Wurlitzer ou à l’orgue Hammond et enfin Matt Sobb à la batterie et aux percussions.
Sur cet opus, neuf compositions et une reprise d’Hank Williams Sr, ‘You’re Gonna Change (or I’m Gonna Leave)’, qui meublent superbement l’une des heures que la pleine lune vous accorde. Certains copains sont venus en renfort dans l’Ontario pour parfaire la galette et cela se déguste comme un whisky Canadian Club, Crown Royal ou John Cor. Avec un plaisir que l’on a du mal à partager tant c’est bon.
Vous sont servis des blues à l’énergie indéniable comme ‘You Don’t Know’, ‘Running in the Rain’, ou bien des ballades au charme rétro façon années ’50 où le solo de guitare rivalise de dextérité avec celui de l’orgue Hammond, comme d’autres où les trémolos de la voix du chanteur vous suggèrent mille et une ambiance qui vous rappelleront une adolescence jamais bien loin derrière vous. Car ce qui caractérise le combo, c’est une certaine aptitude à faire sonner comme un sou neuf des mélodies qui auraient affolés les teenagers d’hier.
L’harmonica de Steve est puissant et trouve toute sa légitimité dans les blues relevés que jouent les trois lascars. On a droit à de chouettes mélodies jouées par des musiciens qui ont la parfaite maîtrise des instruments ; une manière toute moderne et contemporaine de rappeler que la bonne musique est ‘still alive’! Un instrumental vient clore le premier chapitre et confirmer l’harmoniciste, nous rendant déjà impatients d’écouter le prochain album. Vite, vite…!
Et voici voilà un combo qui a encore en lui toute la fougue de la jeunesse. Formé il y a trois ans seulement, en 2008, avec déjà un premier disque dès 2009, ‘Tiger In Your Tank’, le trio avait marqué de son empreinte public, presse spécialisée et confrères musiciens. A preuve, le combo décroche pas moins de cinq Maple Blues Awards en 2009 et le très convoité prix du Best New Artist Debut à l’IBC de Memphis, en 2010, terminant par trois nouvelles récompenses aux Maple Blues Awards 2011.
Z’êtes donc prévenus et z’avez qu’à accrocher votre ceinture de sécurité avant de lancer la galette, car ce second album du trio canadien vous fera connaître des sensations intenses.
Le nom du combo serait du à une bonne phrase attribuée à une de leurs idoles, Son House: ‘I’m talkin’ ‘bout the blues. I ain’t talkin’ about monkey junk’ (je parle de blues et non pas de musique de…).
Le succès incontestable du combo réside dans cette savante recette dont ils gardent jalousement le secret et qui leur permet de mélanger blues, boogie, soul, swamp et rock follement sudiste pour vous servir le tout dans dix titres furieusement jouissifs.
Et dire que tout cela vous est concocté sans même un bassiste…, de quoi vous mettre sur le cul, rien qu’à l’écoute de ce ‘You Don’t Know’ que des groupes comme Doc Holliday se feraient un délice de reprendre pour enflammer leurs sets de rockeurs sudistes assermentés.
Le trio infernal en question est composé de Steve Marriner aux chant, harmonica, guitares électrique et acoustique, claviers Wurlitzer et Hammond, Tony D. aux guitares et à la slide, Matt Sobb à la batterie et aux percussions. Trois excellents musiciens capables de vous mettre le feu sur un titre avant de vous faire fondre sur ‘While You Are Mine’. Un blues lent d’une redoutable efficacité qui rendra plus torrides encore vos soirées au coin de la cheminée, surtout lorsque l’orgue Hammond succède au solo de guitare. Redoutable, je vous dis…!
Vous dire ensuite que Steve a une voix à faire fondre l’acier le plus dur, que Matt à la batterie est un pilier, un monument de résistance face aux vagues des deux solistes que sont Steve et Tony, serait presque inutile tant le charme opère dès le premier titre.
A part une seule reprise, ‘You’re Gonna Change (Or I’m Gonna Leave)’, tous les titres sont signés par le trio devenu en trois ans la formation blues canadienne la plus explosive du moment.