Blues

Disque estampillé ‘Tribute to Smiley Lewis and the pioneers of New Orleans Rhythm & Blues’, cet opus annonce d’entrée la couleur. Et comme Mitch Woods est sans doute l’un des plus fins pianistes de boogie de la planète, cet album ne pouvait être qu’un must.
Un must, car sur cet opus le génial Mitch Woods est secondé par trois experts du saxo, Herb Hardesty, Amadee Castenell et Brian ‘Breeze’ Cayolle, par l’excellent John Fohl à la guitare, et par une rythmique d’enfer, avec Cornell Williams à la basse et Eric Bolivar à la batterie.
La majorité des titres est signée ou cosignée Dave Bartholomew, complétée par le traditionnel ‘Lil’ Liza Jane’, le cajun ‘Big Mamou’ de Link Davis et le fameux ‘Shame, Shame, Shame’, signé Ken Hopkins.

Né le jour de Noël, le 24 décembre 1920, Dave Bartholomew est un trompettiste, chanteur, chef d'orchestre, compositeur et arrangeur reconnu et respecté. Auteur de plus de 4.000 chansons, il a composé, arrangé et produit la plupart des standards de Fats Domino. C’est dans ce catalogue impressionnant de plus de 4.000 titres que Mitch Woods a sélectionné les neuf compos proposées sur cet opus et dont le premier titre, justement, ‘Gumbo Blues’ donne son nom à cet album qui respire la joie de jouer, et de vivre.
Ecoutez cette superbe version de ‘Bumpity Bump’ qui fut enregistrée sous le titre de ‘Blues Jump The Rabbit’ par Joe Turner et Wynonie Harris, puis vous craquerez sur ce ‘Shame, Shame, Shame’, chanson que Smiley Lewis interpréta dans le film ‘Baby Doll’, en 1956, et que condamna l’église catholique.

Né le 5 juillet 1913 à DeQuincy, en Louisiane, Smiley Lewis fut le premier interprète de ‘Blue Monday’, repris ensuite par Fats Domino, et l’auteur de ‘One Night’, chanté ensuite par Elvis Presley. Ce fut également Lewis qui enregistra en 1952 ‘The Bells Are Ringing’, puis en 1955 la version originale de ‘I Hear You Knocking’, écrite par Dave Bartholomew et Pearl King.
Surnommé l’artiste le plus malchanceux de la New Orleans, Smiley Lewis est un artiste méconnu qui mériterait indiscutablement la reconnaissance de ses pairs et auquel Mitch Woods rend déjà un très bel hommage au travers de ‘Gumbo Blues’.