Blues |
Voici dix ans que l’ex-leader des Pontiax n’avait signé d’album studio sous son nom. Certes, les amateurs d’harmonica west-coast style avaient trouvé à se sustenter via son conséquent “Live At Labatt’s” de 2008, et Mitch n’était pas entré dans un monastère pour autant. Entre autres contributions (notamment au combo all-stars de San Rafael, les impayables Mannish Boys), il avait chaussé les boots du légendaire Lee Oskar au sein d’une récente mouture des célèbres War. C’est avec impatience et gourmandise qu’on le retrouve ici dans son jus, entouré de ce qui pourrait passer pour le meilleur avatar actuel du Hollywood Fats Band, si ce titre ne revenait légitimement aux Hollywood Blue Flames. Outre Fred Kaplan aux ivoires et l’impérial Junior Watson aux six cordes, la section rythmique est assurée par l’ex-Mighty Flyers Bill Stuve (contrebasse) et le batteur Marty Dodson (qui remplace ici le regretté Fred Innes). Parmi quelques covers bien troussées (“Too Many Cooks” de Willie Dixon, assorti d’un fantastique solo de Kaplan, “Young Girl” d’Henry Glover, “Alcohol Blues” de John Lee Hooker, “Love Grows Cold” de Lowell Fulson), Mitch signe cette fois encore une savoureuse poignée d’originaux (“My Lil’ Stumpptown Shack”, “The Petroleum Blues”), mais ce sont bien sûr ses instrumentaux qui emportent le morceau. Ainsi de “Makin’ Bacon”, hommage à son maître George Smith, ou encore des ravageurs “East Of 82nd Street”, “Mood Indica” et “Canoodlin'” (où il en fait autant pour William Clarke). Bref, le retour en grâce de l’un des maîtres actuels du west-coast blues, sur le label majeur du genre: satisfaction guaranteed…!