Miles Davis – The Complete Columbia Album Collection

4Columbia Legacy - Sony Music Entertainment
Jazz
Soyons bien clair! On n’écrit pas sur la musique de Miles Davis. On rédige, au mieux quelques lignes sur ce génial artiste et ce que l’on fait surtout, c’est que l’on écoute, on écoute et on écoute jusqu’à l’impossible satiété !
 
Vous avez ici non pas un coffret mais un écrin, un monument comprenant les cinquante six albums qui revisitent 36 années de collaboration chez Columbia, du 8 mai 1949, en direct de la salle Pleyel, lors du festival de jazz de Paris, au 31 janvier 1985, à Copenhague, où Miles enregistre, en studio, l’album Aura qui achèvera le travail réalisé en commun avec cette maison de disques.
 
C’est chez Warner que se prolongera ensuite le travail de création du fabuleux trompettiste. Un petit récapitulatif de l’intégrale chez eux viendrait à point nommé enrichir la discothèque de bon nombre de passionnés mélomanes. D’autant que tout le monde n’est pas, non plus, en possession de ce qui est paru chez Prestige avant l’intronisation chez Columbia….
 
En d’autres temps, il y a eu des bâtisseurs de cathédrale de pierre. Ce monument qu’est cette compilation intégrale nous rappelle que le siècle dernier a possédé, lui aussi, de très grands bâtisseurs d’ouvrages sonores.
 
Pour commencer, voici une description sommaire de ce coffret :
34 albums simples, dont 9 ‘live’
18 doubles albums, dont 12 ‘live’ et 6 enregistrés en studio
1 DVD ‘live’, Karlsruhe – Stockholm, 1967
Soit deux cent soixante deux morceaux joués pendant environ 61 heures 21 minutes et 25 secondes.
 
Un superbe petit bouquin d’une centaine de pages en anglais, d’abord, puis en français, qui, en plus d’un résumé sur la vie de l’artiste, vous raconte avec moult détails comment chaque disque s’est élaboré, avec quel personnel, et où, et vous le replace dans le contexte général de l’œuvre.
 
Et comme les grandes créations ne se font jamais seules, je prends le temps de vous lister quelques uns des musiciens qui ont eu le privilège de côtoyer Miles Davis, d’autant plus que bon nombre d’entre eux ne sont pas loin d’avoir atteint une notoriété non négligeable, depuis.
 
George Benson                        Chick Corea                             John Coltrane
John Mac Laughlin                    Paul Chambers                        Lee Konitz
Philly Joe Jones                        Billy Cobham                          Cannonball Adderley
Jack De Johnette                      Bill Evans                                Jimmy Cobb                            
Wayne Shorter                         Herbie Hancock                       Tony Williams:
Elvin Jones                              George Coleman                      Victor Feldman
Keith Jarrett                             Felton Crews                           Marcus Miller                          
Mike Stern                               Brandon Marsalis                     Darryl Jones
Ron Carter                              
 
Et j’en oublie volontairement un certain nombre, n’étant pas ici pour rédiger l’annuaire professionnel des musiciens américains, mais pour vous parler de ce coffret Miles Davis.
 
Mais l’œuvre proposée ici et ‘disquecompactée’ pour vous ne peut se réduire à une simple écoute chronologique. Il me semble, en effet, que tels les grands ouvrages de poésie, une édition musicale d’une telle ampleur se parcourt comme ces livres précieux dont nous découvrons les poèmes en ouvrant les pages au hasard.
Le hasard qui vous fera choisir un disque tel soir, puis un autre le lendemain. Une autre manière, je pense, de venir à bout d’un tel monument discographique après l’avoir déjà écouté de manière chronologique une première fois. Puis, lorsque toutes les galettes auront été explorées, je vous suggère d’en réécouter certaines que vous allez préfèrer à d’autres, et de dévorer ‘Miles, l’autobiographie’, par Miles Davis et Quincy Troupe, bio parue en 2007 chez Infolio. Les quatre cent quarante pages prendront une toute autre saveur avec une pareille musique d’ambiance.
 
Pour finir, il ne vous restera plus qu’à ranger le superbe et volumineux coffret entre ‘The Complete Prestige Recordings’ (1951-1956) et les derniers disques de Miles Davis chez Warner.
 
Dominique Boulay
Miles Davis