MIKE VERNON & THE MIGHTY COMBO – Beyond The Blue Horizon

Manhaton Records
Blues

De tous les producteurs au monde (et à fortiori, parmi les Anglais), Mike VERNON demeure sans doute l’un des plus prolifiques. Et ce, non seulement en raison de son impressionnante carrière (couvrant le demi-siècle), mais surtout, au regard de son rôle essentiel dans le développement du blues en Europe. Alors déjà en charge d’un magazine (“R&B Monthly”), le jeune apprenti fraîchement recruté par la branche anglaise de la maison Decca se fit en effet connaître, à 22 ans à peine, en produisant le mythique album de John Mayall & The Bluesbreakers “…featuring Eric Clapton”. Soit la bombe initiatique qui allait déclencher ce qu’on n’allait pas tarder à appeler le blues boom. Figurent ensuite à son palmarès (accrochez-vous) Fleetwood Mac, Chicken Shack, Savoy Brown, Duster Bennett, Ten Years After, Climax Blues Band, Blues N Trouble, Dr. Feelgood, The Hoax, Otis Spann, Eddie Boyd, Bukka White, Jimmy Witherspoon, Robben Ford, Sunnyland Slim, Johnny Shines, Champion Jack Dupree, Freddie King, Edwin Starr et Bacon Fat, ainsi que (dans d’autres registres) de précoces sessions avec David Bowie et Rod Stewart, voire Focus et Level 42!
À 73 ans passés, on pourrait imaginer Mike VERNON calmé, jouissant d’une retraite bien méritée au soleil (après avoir fondé et dirigé plusieurs labels, dont les mythiques Blue Horizon, Purdah, Code Blue et Indigo). Mais le bonhomme demeure un insatiable passionné: également chanteur et compositeur, il publia un premier album solo dès 1973, tout en s’impliquant dans quelques formations brittonnes (les Olympic Runners, ou encore Rocky Sharpe & The Replays). C’est avec une surprise relative qu’on le retrouve donc à présent à la tête de son propre Mighty Combo, pour cet album aussi récréatif que sans prétention, dont le climat jovial s’annonce dès l’original “We’re Gonna Rock the Joint” (dans la veine d’un Louis Jordan). On y remarque d’emblée, outre une rythmique presque aussi swinguante que chez King Pleasure (avec le renfort des saxophones de Paul Tasker), l’excellent jeune guitariste Kid Carlos. Le band (qui se produit également sur scène) se contente ici d’interventions solistes modérées, afin de ne pas disperser sa dynamique en démonstrations oiseuses. Le claviériste Matt Little n’est pas en reste pour autant, comme en témoigne son gouleyant solo de piano sur “I Can Fix It”, de même que l’harmoniciste Steve ‘West’ Weston (en guest sur “A Love Affaitr With The Blues”). Leur répertoire inclut quelques standards, tels le “Kiddio” de Brook Benton, “(I Don’t Know Why I Love You) But I Do” de Clarence ‘Frogman’ Henry et “Your Mind Is On Vacation” de Mose Allison (sur lequel les six cordes du Kid étincellent à nouveau). Le good time vintage R&B trouve sa meilleure expression sur des originaux comme les irrépressibles “Be On That Train” ou “Red Letter Day” (et sa touche néo-orléanaise). Pas bégueule pour 2£, quand Mike VERNON décide de s’amuser, il invite son auditoire à la fête, et sa bonne humeur s’avère communicative.

Patrick Dallongeville
Paris-MoveBlues Magazine, Illico & BluesBoarder

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Et comme l’a si bien dit Paul Jones, sur BBC Radio 2, de Mike VERNON et son MIGHTY COMBO: “In fact it’s a sensational band actually!”

Site web officiel de MIKE VERNON & THE MIGHTY COMBO: ICI