Blues, Soul

Neuvième album pour Mike SPONZA, le plus international des bluesmen italiens. Après s’être exprimé auprès de musiciens d’Europe centrale, comme de bluesmen (et women) anglo-saxons tels que Bob Margolin, Carl Verheyen, Ian Segal et Dana Gillespie, il co-écrit à présent ces dix nouvelles compositions avec rien moins que le grand Pete Brown (notoire parolier de Cream). Comme son titre l’indique, cet album est entièrement consacré à la décennie qui changea le monde au siècle dernier, et chacune de ses plages correspond à une année (de 1960 à 69). Les invités s’y bousculent (de Dana Gillespie à Nathan James, en passant par Eddi Reader), et Brown y cisèle des lyrics en forme d’éphéméride. De la crise de la Baie des Cochons à l’assassinat de JFK, en passant par l’électrification du folk et l’avènement d’Hendrix, chaque chanson relate ainsi un épisode de la “decade” prodigieuse. Dans une veine soul blues évitant les accents trop ouvertement nostalgiques, l’orgue, le piano et le clavecin de Michele Bonivento nimbent toutefois certaines plages d’un climat délicieusement rétro (“Glamour Puss”, “Even Dylan Turned Electric”). Le timbre vocal subtilement rauque de Mike SPONZA et son jeu de guitare sensuel et délié, achèvent de faire de cette rondelle une délicieuse madeleine, célébrant une époque que nombre de baby-boomers considèrent plus que jamais comme un âge d’or. Pour couronner la performance (dûment captée dans les fameux studios londoniens d’Abbey Road), l’artwork très comics du livret (réalisé par Romeo Toffanetti) confère à cette œuvre chaleureuse une indéniable cohérence.

Patrick Dallongeville
Paris-Move, Blues Magazine, Illico & BluesBoarder

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