Blues |
‘P…. 30 ans !’, comme le précisait le sous-titre de son dernier album. Car le lascar avait attendu 30 ans pour nous offrir sur une galette nouvelle génération, un CD, ses chansons des années 70 sorties sur 45 tours ou LP. Cette fois il n’aura fallu attendre que deux ans, deux p…. d’années de ce nouveau siècle, pour s’envoyer le nouveau Lécuyer. Un opus qui a un pied dans l’hexagone et l’autre chez nos cousins canadiens. Un trip qui vous emmène de Montparnasse à Montréal, sans passage par la Gare du Nord. Quatorze étapes, dont sept en France et sept au Canada, pour que l’équilibre soit parfait et qu’aucun calcul ne soit faussé, comme dans ‘Contribution Blues’, première chanson de l’album et au travers de laquelle vous aurez, vous aussi, la furieuse impression que vous foutez ‘tout votre fric aux ordures’. Une première chanson qui donne le ton de cet opus où plaisir et humour font bon ménage.
Pour les sept premières étapes du CD, celles de Montparnasse, c’est Bernard Zuang qui assure la guitare et la basse (sauf sur ‘Blues, Blues sur Seine’), mais aussi de l’harmo, comme sur cet excellent ‘Mister J.J. Cale’ sur lequel on retrouve également ‘magic’ Jean-Marc Hénaux (de Shake Your Hips). Deux harmonicas que l’on retrouve sur un final torride qui aurait pu figurer sans problème sur l’un des tous meilleurs albums de J.J. Cale, justement. En ‘guest’ sur trois titres, Jean-Marc Héneaux officie également avec Michel Carras (orgue) sur ‘Pas bien Blues’, sans aucun doute l’une des toutes meilleures compos de Mike Lécuyer, si ce n’est la meilleure de cette galette. Un titre pour lequel le chanteur a quitté l’humour léger pour des paroles chargées de vérité et d’émotion, un titre sur lequel Bernard Zuang fait gémir sa guitare à l’unisson de la tristesse du Mike, un titre qui aurait mérité de figurer en face A d’un bon vieux 45 Tours et de faire un carton. Et que dire du solo final à la six cordes sur lequel Michel Carras fait ronronner son clavier, si ce n’est que c’est beau à en chialer. Mais pas de tristesse, Mike.
Avec ‘Oncle Paul’, petit retour dans le passé car c’est un ancien titre que Mike nous sert, revisité, avec encore une fois ce magicien de Christian Décamps (celui-là même de Ange, hé oui!) à l’accordéon. Puis c’est un coup de chapeau au festival qui lui tient au cœur que le bon Lécuyer nous offre pour clore cette première partie du voyage avec ‘Blues, Blues sur Seine’, accompagné par les Bluesy Loups et les Stringers in the Night.
On s’envole ensuite pour Montréal, avec Claude Dornier qui assure à son tour guitare et basse. De ce côté ci également les invités sont nombreux, de Guy Bélanger (harmonica) à Guy Migneault (guitare) en croisant au passage Bernard Gilbert (claviers) et Elie Brogniart (basse).
Alors que du côté Montparnasse le Mike nous chantait ‘Pas bien blues’, faut croire qu’ici, à Montréal le lascar a retrouvé le sourire car ‘Tout, tout va bien’, et même deux fois, l’opus se terminant sur une version débridée du titre proposé en plage 9.
Clin d’œil au passage à deux bluesmen qui ont du pas mal inspirer ce brave Mike: Bo Diddley, tout d’abord, avec ‘Le blues de Bo Diddley’, et puis un certain Lécuyer, avec ‘Le blues de Lécuyer’.
Présent côté Montparnasse comme côté Montréal, Jean-Marc Hénaux s’offre de belles envolées à l’harmo sur ‘Montparnasse-Montréal’ tandis que Claude Dornier à la guitare et Bernard Gilbert à l’orgue vous font frémir comme pas possible sur ‘Lundi matin blues’.
Dans la catégorie des revenants qui ne se pressent pas le citron, ne se montent pas le bourrichon, y’a Mike Lécuyer et cela nous change du trop sérieux, du crispé et du compressé. Avec Mike Lécuyer c’est le plaisir de jouer et de chanter, avec légèreté et sincérité. Deux valeurs bien trop souvent mises de côté.
A consulter :
http://www.bluesfr.net
http://www.myspace.com/mikelecuyer
http://bluesiac.com
http://www.myspace.com/brennusmusic