MIKE BROOKFIELD – Brookfield

Golden Rule
Blues-Rock

Il vaut souvent mieux ne pas se fier à ses premières impressions. Ainsi de Mike Brookfield. Déjà, ne pas confondre avec le regretté Mike Bloomfield, non plus qu’avec Bryan Adams, dont ce Liverpuldien résidant en Irlande constitue le sosie troublant. De même, à l’écoute des soli conséquents qui émaillent son second album, on égrène sans peine ses références guitaristiques: Clapton en premier lieu, mais aussi certains de ses émules (Warren Haynes, Allen Collins), de même qu’une touche de Jeff Beck et de Hendrix (et par la même, SRV et Robin Trower, cf. ici “Living In A Better World”). “Zombie Craze” cite ainsi furtivement le riff de “Purple Haze” avant de mêler deux choruses à l’unisson, à la manière des cavalcades skynyrdesques. De clone à clown, il n’y a souvent qu’une santiag d’écart, mais ce brave Mike Brookfield dispose d’une botte secrète pour contourner ce genre de piège: ses compos. De vraies chansons, avec hooks, mélodies, et même lyrics futés (dont il a délégué l’écriture à l’auteur Eamon Carr). Ainsi de “Don’t Close The Gates” ou encore “A Message To Willie Johnson” (“l’aveugle qui nous montra la lumière”). Dès lors, une ballade bluesy comme “Suitcase Blues” peut bien faire office de piste de décollage pour soli pyrotechniques façon “Hear My Train A Comin'”, doublant son tempo à mi-course avant de revenir à son climat initial, “Letter From The Devil” accuser son côté sudiste, et “Hi Class Shoes” plagier sans vergogne le “Catfish” de Taste: le sentiment de “déjà entendu” qu’ils suscitent se trouve amplement compensé par leurs qualités intrinsèques. Bref, un album de guitar-hero avec de vrais morceaux dedans – ne dîtes plus que c’était mieux avant, Brookfield a repris la boutique, et le service demeure tout aussi efficace que par le passé.
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Patrick Dallongeville
Paris-Move, Blues Magazine, Illico & BluesBoarder
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La comédie musicale mène à tout. J’en veux pour preuve le parcours de Mike Brookfield, irlandais d’adoption, au parcours riche d’expériences diverses mais à la ligne directrice cohérente, celle de la musique: comédies musicales du West End, clubs de Jazz New Yorkais et enseignement de la guitare (il a sa propre chaîne Youtube!). Mais comme Mike Brookfield écrit et compose également, il sort aujourd’hui son deuxième opus. Le premier album, “Love Breaks The Wall”, sorti en 2015, avait été co-produit avec Alan O’Duffy (Rolling Stones, Paul McCartney, Eric Clapton) et contenait quelques belles pépites de Blues et de Rock. Raison pour laquelle il avait été salué par la critique: Classic Rock, The Blues Magazine ou Blues In Britain. Le nouvel album est le fruit d’une collaboration avec Eamon Carr, batteur du groupe de Rock celtique Horslips. Mike Brookfield s’est occupé de la musique et Eamon Carr des textes. Il est son propre producteur et il s’est entouré d’Andrew Lavery pour assurer la batterie et les percussions. Sur ce second opus, 11 morceaux où la guitare occupe une place prépondérante. Riffs, soli, tout est posé pour mettre en valeur mélodies et chant, car c’est aussi le préposé à l’instrument qui chante. Cela passe de ballades aux rythmes lents à des morceaux plus toniques. C’est classique, mais fort bien fait. S’il avait besoin d’un CV à distribuer pour attester de ses compétences à manier la six cordes, nul doute que ses deux albums lui serviraient de belles cartes de visite! Il viendra nous montrer tout son talent à La Chapelle Des Lombards de Paris le 22 novembre 2017 et il assurera la première partie de Robin Trower à Cléon@La Traverse le lendemain, 23 novembre 2017.
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Dominique Boulay
Paris-Move & Blues Magazine (Fr)
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