MIKE ANDERSEN – Raise Your Hand

Custom records / Baco Music
Americana, Blues
MIKE ANDERSEN - Raise Your Hand

Avoir eu le privilège de compter parmi les tout premiers à avoir programmé le Mike Andersen Band en terre hexagonale (c’était en 2003, lors de la tournée de promotion de leur premier album éponyme, alors distribué par le label batave Black & Tan) devrait m’inciter à quelque pudeur envers celui-ci (le 9ème à ce jour, même si leur leader le présente comme un album solo). J’en conserve le souvenir d’une prestation chaleureuse et impeccable, menée par un band dont chacun des membres (alors tirés à quatre épingles) semblait issu des Chippendales (jamais revu autant de filles à un concert de blues ensuite). Depuis, leur line-up a évolué, et certains de ces lascars ont suivi leur chemin, mais hormis la Scandinavie (où ils sont une institution, au même titre que Björn Berge et Thorbjorn Risager) et leur club fétiche (le Mojo Blues Bar, en plein cœur de Copenhague), l’Europe peine encore à les reconnaître. Paru l’an dernier, Raise Your Hand bénéficie enfin d’une distribution décente en nos contrées, et si Mike a de fait multiplié son âge par deux depuis ses débuts, il n’a guère varié quant à ses inclinations originelles. À savoir, ce mix aussi instable que permanent de vintage blues et de soul qu’illustrent à la perfection les imparables “Next Time You Call”, “If I Fall Again” et “Because Of You”. Une touche americana vient en tempérer l’inaltérable cachet, avec des ballades exécutées à la slide, à l’harmonica, au piano et aux six cordes acoustiques comme ‘Finally Free”, “I Can Dance”, “Midnight Coffee” (entre Fred Neil, J.J. Cale et les premiers Randy Newman), ainsi que “Down In His Room” et la plage titulaire (avec sa ragtime touch et son old time section de cuivres). Le tétanisant “What Can I Do” conclusif tutoie les sommets où frayait Van Morrison voici un demi-siècle, et si certains puristes parmi les plus obtus objecteront que Mike s’éloigne trop des stricts canons du blues, leur anathème n’aura que peu d’effet auprès des véritables amateurs de feeling sensible et authentique. Un disque idéal pour affronter un hiver des plus incertains.

Patrick Dallongeville
Paris-MoveBlues Magazine, Illico & BluesBoarder

PARIS-MOVE, October 25th 2022

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En concert le 15 décembre 2022 au Jazz Club Étoile – Le Méridien, Paris