Mighty Mo’ Rogers – Memphis Callin’ (FR review)

Soul blues
Mighty Mo’ Rogers – Memphis Callin’

Ceux d’entre nous qui se sont expatriés – peut-être plusieurs fois – reconnaissent que certains endroits et certaines choses sont mieux aimés de loin. Les artistes vont là où ils ont besoin de se sentir libres. Le Blues Prophet, Mighty Mo Rodgers, vit en France depuis quelques années maintenant, alors pourquoi devrait-on s’étonner que “Memphis Callin'” soit son album le plus nostalgique, jusqu’à présent?
Quand je dis “nostalgique”, je le dis de la meilleure façon possible: pas mélancolique, mais tendre, émotionnel et conscient d’une place bien méritée dans l’histoire de la musique. Rodgers, un gentleman et un érudit, nous éduque, comme toujours, de la manière la plus divertissante, avec des grooves et une magnifique section de cuivres.
“Memphis Callin'” est un album de soul d’antan, principalement enregistré en Italie, avec quelques enregistrements vintages authentiques, “San Francisco (You’re a Holiday)” et “Heart Be Still”, enregistrés par Rodgers à Los Angeles à la fin des années 1970 aux côtés de quelques collègues de Booker T.
“Memphis Callin'” aborde des thèmes familiers, de la soul food de Memphis et des disques Sun (chanson titre) à la préservation du rêve du Dr King (“The March”) et à la jeune réalisation de la façon dont la musique allait le libérer (“Sing for your Supper”). “The Chitlin’ Circuit” rend hommage aux lieux de spectacles à travers l’est, le sud et le Midwest supérieur des États-Unis (maintenant appelé circuit des théâtres urbains par des publications comme Ebony), qui ont accueilli les artistes afro-américains à une époque de ségrégation.
“Love Love Love” médite sur le thème de “ce que signifie avoir le blues”; dans “Bad, Bad Luck”, il ouvre le livre de Job – peut-être le premier bluesman du monde – à la recherche de réponses à ses propres problèmes, conscient de sa place en tant qu’autre joueur dans la longue histoire de malheur du monde.
Mighty Mo Rodgers a le don de me tirer une larme à l’œil avec au moins une chanson de chaque album. Cette fois, j’ai été émue par “If Reincarnation is True”, une lente dédicace traditionnelle à une véritable âme sœur, enveloppée dans un nom très original. Cela m’a complètement prise par surprise, et pour moi, c’est Mighty Mo à son meilleur.
Le travail à la guitare sur “Indiana (Calls My Name)” groove sérieusement, et si je devais décerner des Grammy Awards, je donnerais un prix à Rodgers rien que pour avoir rimé “Hoosier” avec “Lose her”.
Et heureusement, il n’a pas perdu sa touche mystique. “Woman of the Rain” me rappelle les légendes avec lesquelles j’ai grandi et entendues dans le sud-ouest américain, avec des récits de brujas courant à travers les champs sous la pluie, comme des cousines de La Llorona, nous hantant beaucoup plus bienveillamment que le tableau ukrainien du même nom.
Un grand merci à Gilbert Guyonnet de “Just a Little Blues” sur Radio Clapas, Montpellier, d’avoir amené Mighty Mo Rodgers au Montpellier Blues Festival, et espérons que cela inspire la prochaine génération de bluesmen dans une ville que je considère toujours comme l’une de mes villes natales.

Ilene Martinez
CEO Bayou Blue Radio

Notes de Thierry:
On ne compte plus le nombre d’Awards que Mighty Mo’ Rogers a reçu au long de sa carrière, et il est assez probable que ce dernier album en cours de sortie reçoive lui aussi son lot de récompense, pour cet homme de culture/s, avec un grand “S” car au sens le plus large, Memphis Callin’ sonne et résonne et reste dans nos têtes dès le premier titre.
Je ne serai pas long, car je laisse le soin à Ilene de faire cette review, mais pour moi, et cet album le prouve, Mighty Mo’ Rogers est un des artistes blues actuels les plus importants, et si vous voulez savoir quelle est la chanson qui me plait le plus sur cet album, c’est “Love, Love, Love”, une belle histoire comme celle que je vis avec ma charmante femme Ilene. “Love, Love, Love”, ce que tout le monde devrait vivre pour être heureux… Alors merci Mister Rogers de nous faire de si beaux albums, en espérant que j’aurai le bonheur de vous croiser un jour.

Thierry De Clemensat
USA correspondent – Paris-Move
Editor in chief Bayou Blue Radio, Bayou Blue News

PARIS-MOVE, July 15th 2023

::::::::::::::::::::::::::::::::

Website