Mighty Mo Rodgers – Dispatches From The Moon

Dixiefrog – Harmonia Mundi
Blues
Bien bel opus que ce ‘Dispatches From The Moon’ proposé par le bluesman black le plus charismatique après, ou avant, c’est selon, Otis Taylor. Barbus tous les deux (sauf que Mighty l’a de la teinte du Père Noêl, d’où, peut être aussi ce souhait de regarder la terre depuis la lune), le sens acéré des propos qui font mouche car les deux chanteurs ne donnent pas dans la langue de bois, un humour affuté, un indiscutable talent à forger des chansons qui marquent, une voix incomparable, Otis Taylor et Mighty Mo Rodgers sont sans discussion possible de véritables ambassadeurs du blues.
 
Avec un clin d’œil à l’actu, c’est sur la lune que Mighty Mo Rodgers est allé se poster, histoire de prendre le recul nécessaire pour ensuite diffuser au plus grand nombre ses messages d’espoir et de foi en ceux qui œuvrent pour le bien de cette terre qu’il voit au loin, comme le montre la jaquette du bien beau digipack proposé par Dixiefrog.
 
Magistral, le CD vous propose 21 pièces, dont 12 chansons et neuf petites pépites très originales sous forme de ‘fil rouge’, dont la première, de dix secondes, intitulée ‘That’s one small step for man…’, puis cette incroyable discussion avec Howling Wolf.
 
Côté musique, l’opus démarre très, très, fort avec un superbe ‘Blues For A Blue Planet’ (un blues pour la planète bleue – ou mieux, une chanson bleue pour la planète bleue) suivi par un monumental ‘Dispatches From The Moon’ avec ses nappes de claviers immenses et un solo de piano à faire dresser les poils. C’est beau, brillant, lumineux à en chialer, et après ça on viendra vous dire que les délégations ne se sont mises d’accord sur rien, ou presque rien, à Copenhague. Reviens, Mighty Mo, reviens de la lune et viens foutre le boxon dans ces réunions de politiciens où ta voix serait plus que nécessaire.
 
Hommage en passant à Michael Jackson avec ce ‘Moonwalking On The Moon’, avant de saluer une nouvelle fois à sa manière l’arrivée de Barack Obama à la Maison Blanche par ce ‘Blues In The White House’ et de glisser quelques salves de reggae pour que le lien perdure entre les musiciens des States et ceux de Kingstown.
 
Et puis comment ne pas évoquer ‘Blues Is A Woman Woe Is A man’, véritable ode à la femme, et qui déclame sans retenue que sans elle l’homme ne serait rien. Une vérité que bon nombre de personnes feraient bien de méditer, tout comme ce ‘Africana Blues’, hommage aux Africains et à tous les hommes noirs de peau. Une chanson que l’on ferait bien, aussi, de diffuser dans les écoles, en cours d’anglais ou d’éducation civique, si cette matière existe encore…
 
Un disque qui dit, qui crie des vérités, un disque qui secoue et que je vous recommande de diffuser partout autour de vous.
 
Frankie Bluesy Pfeiffer
www.myspace.com/frankiebluesy
Mighty Mo Rodgers