MICK RONSON – Beside Bowie – The Mick Ronson Story Soundtrack

Universal
Rock

Lieutenant de David Bowie lors de son irrésistible ascension (de “The Man Who Sold The World” jusqu!à “Pin-Ups”), Mick RONSON nous a quittés voici 25 ans déjà. Bien que célébré par les fans les plus lucides du Thin White Duke, ce musicien aussi discret hors de scène qu’il put se montrer flamboyant sous les projecteurs n’a jamais reçu la reconnaissance massive que méritait son talent. À preuve, la B.O. du film qui lui est consacré: guitariste surdoué, l’homme s’avérait en outre un arrangeur de premier ordre. N’est-ce pas lui qui orchestra en un tour de main les cordes du “Life On Mars” de son patron, et celles du “Perfect Day” de Lou Reed…? Originaire de la cité ouvrière de Hull, le jeune Mick RONSON débuta comme tant d’autres au sein d’obscures formations locales, avant de tenter sa chance à Londres. Il y cachetonna un temps au fil de séances alimentaires qui lui valurent d’être repéré par Tony Visconti (alors bassiste de Bowie). Sur le “Soulful Lady” de Michael Chapman (enregistré en 1969), sa lead guitar accuse significativement l’empreinte de Jeff Beck, et réminiscente de ce que produisait alors le Free de Paul Rodgers, la longue version du “Madman Across The Water” d’Elton John ci-incluse témoigne également de l’influence de Paul Kossoff sur son jeu flamboyant. Outre trois extraits de sa période Spiders From Mars (dont l’élégiaque “Moonage Daydream” et son solo mythique), cette bande originale en forme d’anthologie inclut quatre vignettes fulgurantes tirées de sa méconnue carrière solo (dont la reprise saignante du “Like A Rolling Stone” de Dylan, avec Bowie au micro). Aussi modeste que doué, ce géant resta sa vie durant loyal à celui qui l’avait pourtant bien mal remercié, comme en attestent les versions live de “All The Young Dudes” et “Heroes” (avec un Bowie en état de contrition tardive). Il suffit d’écouter ses soli épiques sur ses propres “Hard Life” et “I’d Do Anything To See You” pour mesurer ce que le rock britton perdit en perdant Mick RONSON.

Patrick Dallongeville
Paris-MoveBlues Magazine, Illico & BluesBoarder