Blues |
Je vais tout de suite vous faire une confidence: ce n’est pas ainsi que les choses se présentent, en fait. Mick Ravassat & The Blue Team est plus près de la réalité de la cover qui protège le Disc qui contient les 10 reprises que Mick interprète sur cet album qui ne livre que quelques facettes de l’immense guitariste qu’il est. Il faut dire que le talent du garçon est au moins équivalent à sa modestie et à sa discrétion. Et c’est la raison pour laquelle il ne présente pas cette galette sous son seul nom mais qu’il se positionne avec ses petits camarades sous le nom de Mick Ravassat & The Blue Team. L’équipe bleue en question se compose de deux musiciens qui constituent la section rythmique: Aurélie Simenel à la batterie et Cédric Christophe à la basse. Un duo que Mick aurait pu nommer The Blue Twins, tant ils sont solidaires et complémentaires.
Voilà donc un album de 10 reprises et pas des moindres: Rock Me Baby, Outside Woman Blues, A Fool No More, I’ll Make Love To You, Spoonful, Memory Pain, Got To Get Better In A Little While, The Supernatural, Rattlesnake Shake et Driftin’ Blues. Titres qu’il est allé chercher chez des références telles Peter Green, J.J. Cale, Willie Dixon ou Eric Clapton, pour n’en citer que quelques uns. Pari toujours difficile et hyper-délicat qui consiste à se confronter avec de grands musiciens, car il faut être prêt à essuyer et subir des comparaisons. Choses qui n’effraient en rien Mick Ravassat, puisque sa prestation est ici sans faute. Ce qui n’est guère étonnant pour qui a déjà entendu jouer le garçon, car il est, à mon humble avis, l’un des plus grands guitaristes, si ce n’est le meilleur guitariste de la planète bleue hexagonale. Je l’avais découvert lors du passage du Révérend Blues Gang à Montereau, il y a déjà pas mal d’années, et j’ai eu le grand plaisir de l’écouter jouer en compagnie de Roland Tchakounté. Deux ambiances musicales différentes, mais où il excellait à chaque fois, le bottleneck étant la corde supplémentaire à son arc!
Si vous ne pouvez vous payer qu’un seul et unique CD cette année, c’est sans hésiter l’album de ce jeune et talentueux musicien que vous devez vous procurer!
Clone musical de Duane Allman, Mick Ravassat a hérité de l’ange ricain la même discrétion et le même talent. Personnage dont la retenue et la timidité le priveront (sauf miracle) d’une reconnaissance nationale à la Fred Chapellier et d’une notoriété à la Warren Haynes, Mick Ravassat est le prototype du guitariste dont le toucher, le feeling et la sensibilité vous font passer de gros, très gros frissons. Le genre de mec talentueux qui va donner envie à des milliers de jeunes de jouer de la gratte et de se mettre au bottleneck. Le genre de mec qui, aussi, va en écoeurer pas mal d’autres tant ce qui semble naturel et fluide chez lui devient périlleux et pénible pour qui se la jouait bon gratteux avant de l’écouter ou de le voir jouer en Live. Sûr que sur scène, le brave Mick n’a pas encore la présence physique d’un Warren Haynes, la classe d’un Joe Bonamassa ou le charisme d’un Duane Allman, mais j’en connais, comme le Dominique Boulay, qui doivent brûler chaque semaine des paquets de cierges pour que le garçon touche enfin du doigt la reconnaissance nationale et internationale. Ce qu’il mérite largement!
Et chaque fois que j’ai pu voir et écouter Mick en concert, je n’ai pu m’empêcher de penser à ce titre qui lui collerai si bien à la peau, ‘Free Bird’, le titre que Ronnie Van Zant (Lynyrd Skynyrd) dédia à Duane Allman juste après que l’ange blond se soit tué en moto, à 24 ans, un funeste 29 octobre 1971. Et après la dixième écoute de cet album, ‘On Air’, je me dis que franchement, il est génial, ce Duane Ravassat.
Quoi dire de plus sur ce disque, si ce n’est que c’est un des Indispensables à posséder absolument, et à ranger avec attention entre Warren Haynes et The Allman Brothers Band.
Rédac. en Chef / Producteur