Blues |
De son état civil réel Michele Giovanni Ferrari Pini, Mick Pini naquit le 11 septembre 1949 à Leicester (England), de parents immigrés italiens. Après s’être épris de guitare dès l’âge de neuf ans, il participa, son quinzième anniversaire à peine sonné, à maintes formations du Nord de l’Angleterre (parmi lesquelles des gloires locales du nom de Baby). Ses deux premiers albums (“Unamerican Activities” en 1988, et “Mick Wildman Pini” l’année suivante) furent produits par rien moins que Mike Vernon, et on y dénombrait quelques guests de renom, tels que Chris Youlden, Adrian Burns ou Paul Jones. Établi en Allemagne depuis 1997, il a publié près de 25 albums à ce jour, dont celui-ci se veut une sorte de “Best Of”. Le “Jumping Blues” qui ouvre le ban mérite amplement son titre, puisqu’il nous ramène au temps des T-Bone Walker, Tiny Grimes et autres Gatemouth Brown (princes du genre), tandis qu’avec ses riffs de cuivres synthétiques et son piano latino-américain, “Shadows” s’apparente davantage au répertoire d’un Chris Rea (autre Italo-Briton notoire), et “Blues Is Cheap” à ceux de Tom Waits et Captain Beefheart. Quant à ce “Blues For Peter Green” de 7 minutes (égrainant un florilège de ses licks les plus caractéristiques, avec le même écho poignant que sur “The Supernatural”, “Out Of Reach” et “Love That Burns”), c’est sans doute l’hommage le plus éblouissant jamais rendu à l’ex-leader de Fleetwood Mac. Le flamboyant “One Glass Of Water”, ainsi que “Got It Bad” et “In The Distance” en prolongent d’ailleurs la veine (le second, dans l’esprit de “Black Magic Woman”, et donc à mi-parcours de Carlos Santana), et expliquent pourquoi Eric Clapton lui-même désigna Mick Pini comme “le plus digne héritier de Peter Green”. Les funky “You Know I Can” et “Standing In The Rain” démontrent à l’envi que Mick a également bien potassé son Freddie King (qu’il vit au Marquee en 1973). Autre pièce de résistance de cette collection (du moins en termes de durée), l’instrumental “Slow Hands” est à nouveau prétexte à étaler son impressionnant registre guitaristique, tandis que la cover du “Snowy Wood” que Mick Taylor interprétait aux côtés de John Mayall sur l’album “Crusade” atteste une lignée dont Mick Pini persite à se revendiquer de plein droit. Une anthologie de poids pour (re)découvrir ce pilier, certes tardif, mais non moins méritant, du British Blues Boom.
Patrick Dallongeville
Paris-Move, Blues Magazine, Illico & BluesBoarder
PARIS-MOVE, August 30th 2021
:::::::::::::::::
Album proposé en numérique sur son Bandcamp, ICI
Tracklisting complet:
1. Jumping Blues 03:47
2. Blues for Peter Green 07:00
3. Shadows 04:24
4. Blues is Cheap 05:21
5. You Know I Can 03:52
6. Into the Distance 04:46
7. Standing in the Rain 04:33
8. Slow Hands 07:42
9. Got It Bad 06:45
10. Snowy Wood 03:30
11. One Glass of Water 06:07
12. Wasteland 04:28